Par son volume et ses effets sur la sécurité publique, la criminalité ne cesse de causer d'importants dommages sur le plan social et économique. C'est le cas de le dire, quand il s'agit d'une ville comme Constantine, où le phénomène est considéré comme un fait qui a pris des proportions inquiétantes, la criminalité ne cesse, en effet, de prendre de l'ampleur à Constantine, à l'instar des autres wilayas. C'est la raison qui pourrait entre autres expliquer, la campagne mixte, entre les services de la Gendarmerie nationale et ceux de la sûreté de wilaya, déclenchée à la daïra d'El Khroub, dans la soirée de mercredi. Ainsi, gendarmes et policiers ont combiné une opération dans les quartiers chauds de la daïra citée plus haut. L'expérience, déjà menée à Oran, Alger et Annaba, a mobilisé deux corps de sécurité. 220 hommes en tenue de combat, des brigades cynophiles, 22 véhicules de la Gendarmerie nationale, 50 de la Bmpj et huit motards. Ce sont les moyens humains et matériels qui ont été mobilisés pour cette opération. Après avoir supervisé l'opération, le commissaire Mekhalfa Nouredine chef de la police judiciaire de la Sûreté de wilaya, Boulehlib, chef de la Sûreté de daïra, les officiers de la Gendarmerie nationale, rassemblent les 220 éléments de la sécurité. Il était presque dix-huit heures, le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale, M.Megrichi, fait son apparition. Il est venu s'informer de la situation et encourager ses hommes. Les soldats mobilisés se sont scindés en plusieurs groupes. 18 heures trente, la série des descentes commence. A bord de la Toyota où nous avons pris place, l'officier Bouzid multiplie les appels en direction des éléments qui ont pris le départ vers d'autres quartiers ciblés par les descentes. 19 heures, le véhicule s'arrête à la cité 1600-logements. Un quartier où la délinquance et la criminalité reviennent souvent dans les rapports des services de sécurité. Aussitôt, les hommes d'élite interpellent trois suspects. Les policiers et gendarmes tentent de calmer les esprits qui s'échauffent à la vue des journalistes. Les trois personnes sont interpellées pour vérification d'identité. Une d'entre elles n'a pas de papiers. Les services de sécurité sont obligés de l'emmener au poste de contrôle au niveau des fichiers. Occupé à évacuer ce jeune de 21 ans au poste de police, un autre individu, habillé en jean et chemise blanche, éveille les soupçons d'un policier. Sommé de s'arrêter, il prend la fuite, aussitôt Salim, un élément de la Bmpj, part à sa poursuite. Six minutes plus tard, il revient mais sans le suspect, il a réussi à s'enfuir en profitant de l'obscurité d'un quartier limitrophe. Trois personnes interpellées 20 heures, nous sommes au quartier dit Sidi Aomar, un citoyen s'approche des éléments des services de sécurité. Il tient à signaler un groupe de malfaiteurs. Alors qu'il indique le lieu de leur refuge, les gendarmes interpellent un véhicule, son conducteur est aussitôt menotté pour port d'arme. Aussitôt évacué. Nous nous sommes dirigés au refuge du groupe de malfaiteurs signalé par le citoyen. A l'endroit précis, trois individus tentent de s'enfuir, mais ils ne réussiront pas. Ils seront arrêtés. Sur eux les services de police saisiront des armes blanches. L'officier Bouzid ordonne leur évacuation vers le poste de police, après avoir effectué les formalités d'usage. Poursuivant leur rafle, dans un secteur dit le 20-Août, où l'éclairage fait défaut, deux autres personnes sont arrêtées pour vérification d'identité. Ne portant pas de papiers, les deux jeunes seront conduits également au poste de police pour examen de la situation. Il est un peu plus de 21 heures, l'officier qui dirige l'opération semble très satisfait, rien n'a été laissé au hasard. Il rassemble ses hommes pour faire le point. Il explique aux journalistes que les trois quartiers sont depuis un certain temps un lieu de délinquance, les personne arrêtées sans pièce d'identité, sont fichées soit chez les services de la gendarmerie, soit au niveau des postes de la police. C'est la raison pour laquelle dira-t-il «on est obligé de les conduire au poste de police pour vérification». Au cours de l'opération, de nombreux citoyens se sont approchés des gendarmes et des policiers pour saluer cette initiative. Un cadre universitaire n'hésite pas à applaudir la démarche longtemps espérée, souhaitant revoir plus souvent ce genre d'opérations. Les policiers et gendarmes rassurent que ce n'est que le début. Le mouvement sera multiplié et durera le temps qu'il faudra expliquant que cette nouvelle stratégie vise à surprendre tout individu douteux. Le dispositif sécuritaire, dont étaient chargé les gendarmes et les policiers, a montré son efficacité. Ceux-là, en interpellant les personnes pour vérification d'identité, prennent le soin d'expliquer, que ce n'est qu'une formalité de journaliste et l'objectif est de garantir la sécurité des citoyens. Il est demandé à chaque personne arrêtée d'obtempérer pour faciliter la tâche. C'est également une très louable mesure, du fait que les paisibles citoyens se sentent protégés à tout instant, les résultats sont là pour démontrer que la grande ville d'El Khroub, sera sécurisée désormais. Aux environs de 21 heures trente, le groupe avec lequel nous avons partagé cette expérience reçoit l'ordre de rentrer au siège de la Bmpj, une voiture de la Gendarmerie nationale vient nous récupérer. Aussitôt, les superviseurs de l'opération organisent un point de presse, alors que nous attendions dans une grande salle, on entendait la protestation des personnes arrêtées: «Pourquoi avons-nous été arrêtés en présence des journalistes», crient à qui voulait les entendre certains. A six heures précises, le commandant chef de la Bmpj entre dans la salle. Les résultats viennent d'être établis. Avant de donner le nombre de personnes arrêtées, le conférencier déclare: «Cette opération a été très positive. Le constat s'inscrit dans l'actif des éléments des deux corps, grâce aux réflexes et à l'efficacité des interventions. Pour notre réputation, on tient impérativement à venir à bout de notre devoir, qui est avant tout la préservation de la sécurité du citoyen». La nouveauté dans la stratégie de la situation sécuritaire reste le public. L'action déclenchée contre la criminalité permet, selon toujours le conférencier, «le harcèlement sans relâche des malfaiteurs pour les pousser à commettre des erreurs et par ce fait, les dévoiler», dira-t-il. Le but est donc clair, rendre la cible (victime) difficile à atteindre par le criminel. Opération«coup-de-poing» Pour cette perspective, le terrain doit être maîtrisé totalement et à tout moment. L'effet de la surprise, finira par dire le conférencier, «a donné, cette année, des résultats satisfaisants». Enfin, le bilan vient d'être communiqué, 67 arrestations en l'espace de trois heures. C'est une véritable opération « coup de poing». Les personnes conduites au poste de police, pour examen de situation, ont été relâchées. Par contre, 23 poursuites judiciaires, pour port d'armes blanches (couteau, épée, bombe lacrymogène) pour détention et consommation de drogue (stupéfiants et kif traité), état d'ivresse dans les lieux publics ont été enregistrées. Les 23 inculpés seront présentés devant le magistrat instructeur, aujourd'hui. Parmi les mis en cause, une adolescente de 17 ans a été prise en possession de drogue et un jeune de 16, pris en flagrant délit, alors qu'il usait d'un tube de Patex, pour se droguer. Les deux mineurs seront entendus en présence de leurs parents, qui n'arrivaient toujours pas au moment où nous quittions le siège de la Bmpj d'El Khroub. Les services de sécurité n'ont enregistré aucune résistance des mis en cause. Le port d'arme blanche qui constitue un délit de crime, a-t-on souligné, est devenu très courant durant ces dernières années. Ces descentes visent également à terroriser toute personne qui possède ce genre d'objets pouvant conduire à l'irréparable. Il faut savoir dans ce contexte que les descentes combinées dans la soirée de mercredi se sont soldées par l'arrestation de 11 personnes pour port d'arme. Jeudi dernier, a-t-on appris, les services de la police judiciaire ont intercepté un revendeur de drogue en flagrant délit à Djanan Zitoun. Les services de sécurité ont récupéré 4 000 unités de Rivotril, l'individu était recherché depuis deux mois.