Lors de l'ouverture de la 38e session ordinaire du comité exécutif du CSSA (Conseil supérieur du sport en Afrique), qui a eu lieu les 4 et 5 mai derniers à Luanda (Angola), Yahia Guidoum, ministre de la Jeunesse et des Sports algérien et président de ce conseil, a critiqué la FIFA et la Task Force. En effet, Guidoum, dans le souci d'ouvrir un débat sur le rôle des Etats dans le développement des sports, a indiqué : “Il me paraît important, voire déterminant, aujourd'hui, d'ouvrir dans le cadre de ces débats la question relative à la problématique des relations internationales sportives par rapport à la place et au rôle fondamentaux dévolus aux Etats dans le développement et la promotion du sport à l'endroit des peuples et de leurs jeunesses respectives.” À ce titre, le ministre algérien a martelé : “Partant des évènements récents qui ont caractérisé la position inique, unilatérale et expéditive de la FIFA à l'endroit de certaines associations nationales de football de pays africains, dont principalement mon pays, alors qu'a contrario d'autres pays, à l'évidence, à travers les textes régissant leurs fédérations sportives respectives et bafouant les dispositions de l'article 17 des statuts de la FIFA, sont épargnés, je saisis cette occasion pour esquisser devant vous la démarche suivante : primo, II est plus que nécessaire au jour d'aujourd'hui de mettre en avant le principe d'une vision plus objective de la place et du rôle des Etats dans la promotion du sport en général et du football en particulier. Secondo, de la levée du paradoxe consistant à admettre l'incontournable adéquation des statuts des fédérations de football avec les législations nationales et son corollaire la souveraineté des Etats, et à vouloir imposer un parallélisme de forme de deux catégories juridiques différentes, remettant en cause et battant en brèche ce principe de souveraineté au motif du concept d'ingérence mis en avant par la FIFA.” Dans son discours, le président du SCSA s'est attaqué également à la Task Force, présidée par l'Algérien Mohamed Raouraoua. Il a souligné à ce titre : “Nous avons noté avec beaucoup d'attention la mise en place récente par la FIFA d'un sous-groupe de travail dénommé “sous-commission politique” dans la Commission Task Force. Les premières conclusions de ce groupe de travail m'amènent aux remarques suivantes : - l'absence remarquée et remarquable d'une invitation à la participation aux débats en direction des ministres africains chargés des sports (souvent sollicités à la veille des élections de la FIFA) ; - la problématique dans le cadre de cette réflexion de la Task Force basée sur une vision européocentriste (référence unique aux législations européennes et au modèle sportif européen en termes d'analyses), dont le corollaire signifierait encore une fois une perception réductrice du rôle des Etats dans la prise en charge des problèmes de la jeunesse à travers la promotion du sport et du football en particulier dans nos pays respectifs ; - l'insuffisance des solutions proposées par cette sous-commission consistant à vouloir masquer la complexité de cette problématique des relations sportives internationales en la réduisant à la mise en place d'une convention-type encore une fois imposée aux Etats.” Pour rappel, principal pomme de discorde entre Guidoum et le FIFA, l'application du décret 05-405 pour la FAF, ce que Blatter réfute catégoriquement et ce qui l'a emmené à menacer l'Algérie de suspension. S. B.