La session qu'Alger va abriter parlera de refondation de cette instance. Les 19, 20 et 21 avril prochain, Alger abritera une session du Conseil supérieur du sport en Afrique. Il s'agit de la plus haute instance du sport de notre continent et placée sous l'égide des ministres de la Jeunesse et des Sports de l'ensemble des pays de l'Union africaine. La session d'Alger sera précédée le 11 avril par la réunion du Comité consultatif du CSSA, une structure composée de représentants d'une dizaine de pays de l'Union africaine, dont l'Algérie. Cette réunion se chargera de préparer une plate-forme à l'effet de renforcer les missions du conseil en direction de la jeunesse, de la lutte contre les fléaux sociaux, la lutte contre le sida et la lutte contre la pauvreté. Les résolutions seront transmises pour adoption à l'Union africaine. La session d'Alger parlera, également, de refondation totale du CSSA. Depuis sa création, il y a maintenant presque 40 ans (il les fêtera l'an prochain), le conseil a vécu au rythme des changements et des bouleversements du continent. Considéré comme une agence spécialisée de l'ex-OUA (Organisation de l'Unité africaine) il ne jouait pas le rôle qu'on aurait dû attendre de lui. En fait, le CSSA avait été créé comme une sorte de façade juste pour donner l'impression qu'il allait dans le sens d'un véritable développement du sport en Afrique mais un développement équitable étant entendu que sur le continent les moyens ne sont pas les mêmes d'un pays à un autre. La seule fois où le CSSA a réellement joué un grand rôle c'était en 1976 à l'occasion des jeux Olympiques de Montréal où, pour répondre au CIO et aux organisateurs qui avaient invité les représentants de l'Apartheid de l'Afrique du Sud, il avait décrété le boycott de ces jeux. L'Afrique unanime avait, alors, tourné le dos à Montréal, au CIO et à leurs jeux. Cette difficulté de voir le CSSA s'élever au-dessus des contingences est liée à un regrettable manque de moyens. Déjà en 1996, lors d'une session qui avait eu lieu à Alger, l'accent avait été mis sur le fait que de nombreux pays ne cotisaient pas. L'argent faisant défaut, il n'y a pas lieu de s'attendre à ce que le conseil active à une cadence soutenue. Cela se répercute fatalement sur toutes ses structures en dehors de l'ACNOA (Association des comités nationaux olympiques d'Afrique) dont les réunions sont régulières. Et pour cause, ses membres sont les présidents des comités olympiques et ce sont ceux-ci qui financent leurs déplacements. Par contre, pour l'UCSA (Union des confédérations sportives africaines), c'est autre chose. Il y a celles qui disposent de moyens conséquents comme la CAF (football) ou la CAA (athlétisme) mais les autres vivent dans d'extrêmes difficultés. Il en est ainsi de celle du golf qui est présidée par un Algérien, à savoir Maître Habib Zerhouni. Ce dernier, avocat de profession, est également le président élu de l'une des plus importantes commissions du CSSA, celle de la communication et du marketing. Pour lui, il est certain qu'on ne peut continuer de la sorte. «Si on veut réellement aller vers le développement et la promotion d'un sport comme le golf, il faut des moyens, nous a-t-il dit. Or ces moyens n'existent pas. Le moindre déplacement, la moindre réunion à l'étranger sont à ma charge . En outre, la confédération ne dispose d'aucun local. C'est pourquoi son siège se trouve en mon cabinet. Cela est anormal. Quand un pays de l'Union africaine abrite une confédération sportive parce que présidée par un de ses ressortissants, le moins qu'il pourrait faire est de l'aider à avoir des locaux. Par ailleurs, en ma qualité de président de la commission de la communication et du marketing, donc du sponsoring, je ne peux activer normalement. Le CSSA ne peut rien faire pour nous aider parce que lui-même ne disposant pas de moyens adéquats. Cette situation me fait dire que les choses doivent bouger au CSSA. Il ne peut plus rester comme structure juste placée là pour faire plaisir. Le sport africain doit se développer dans les contrées les plus éloignées. Chez les plus riches comme chez les moins nantis. Le CSSA doit pouvoir jouer ce rôle dans le cadre de l'Union africaine.» M.Zerhouni nous fera savoir qu'il avait été proposé en 2001 comme candidat de l'Algérie à ladite commission par M. Abdelmalek Sellal, alors ministre de la Jeunesse et des Sports. «Malheureusement, M.Sellal est parti», ajoute Maître Zerhouni. Depuis, plusieurs autres ministres se sont succédé. Il y a quelques jours j'ai eu au téléphone celui qui est en place, M.Abdelaziz Ziari. Il a été étonné d'apprendre que la Confédération africaine de golf et la commission du CSSA dont je vous ai parlé étaient présidées par un Algérien. Le manque de communication est terrible dans notre pays. En tout cas, il y en a un qui me connaissait et qui lui a promis qu'il allait m'aider. Je veux parler de M.Mustapha Berraf, le président du COA, qui m'a dit qu'il allait me dégager un ou deux bureaux au siège du Comité olympique. Je le remercie. Pourtant, ce n'est pas au COA de s'occuper de notre problème car, la confédération active dans le cadre de l'UCSA qui est l'une des structures du CSSA». L'intéressé se montre d'autant plus vexé qu'il préside aux destinées d'une confédération sportive qui aurait très bien pu tomber entre les mains d'un Marocain, d'un Tunisien, d'un Egyptien ou d'un Sud-Africain où le golf est plus développé que chez nous. Toujours est-il que la refondation dont va parler la session d'Alger proposera l'idée de rattacher le CSSA directement à l'Union africaine, sommet des chefs d'Etat. La question des moyens pourrait alors trouver de nombreux éléments de réponse. Il faut savoir, en outre, que les 13 et 14 avril, il y aura une réunion du comité ad hoc chargé de la refonte des statuts du conseil. Le sommet des ministres sera précédé le 16 avril par la réunion du bureau exécutif de l'instance. Par ailleurs, au cours de cette session, on procédera à l'élection d'un nouveau secrétaire général du CSSA, le mandat de celui qui est en place, le Nigérian Ewoture Eleyae, arrivant à expiration à celle des 4 vice-présidents (la présidence reviendra de facto à l'Algérie pour deux ans, selon les statuts) à celle des 7 présidents de zone et à celle des présidents de commission. La session d'Alger débattra également des Jeux africains et des Jeux afro-asiatiques de 2007 qui auront tous deux lieu en Algérie. A ce sujet, un protocole d'accord entre l'Algérie et le CSSA sera signé à l'occasion de la réunion d'Alger. Enfin, il y sera question de lutte contre le dopage et les Sud-Africains devraient faire un exposé sur les préparatifs de la coupe du monde de football qu'ils vont organiser en 2010.