C'est en Algérie que Hugo Chavez, président du Venezuela, fera escale avant de regagner son pays, après une tournée européenne le menant, tour à tour, en Autriche, en Grande-Bretagne et en Italie. Une visite qui s'inscrit dans la continuité du séjour effectué par Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, au Venezuela en avril dernier. Lors de ce séjour, le chef de la diplomatie algérienne avait exprimé la position de l'Algérie qui ne souhaitait pas “une augmentation explosive” du prix du baril de pétrole, soutenant que cela “mettrait en péril l'économie mondiale”. Le pétrole, un dossier important sur lequel l'Algérie et le Venezuela, tous deux membres de l'Opep, partagent des positions communes. Le Venezuela, pour sa part, reste intéressé par l'expérience algérienne dans le domaine de l'électrification et la fourniture du gaz au niveau rural. Autant de sujets énergétiques qui feront, cette fois-ci encore, l'essentiel des débats de cette visite présidentielle non dénuée de toute portée politique. Le Venezuela, qui a fait officiellement sa demande pour intégrer l'union africaine, encourage énormément un redéploiement stratégique avec, pour option, un rapprochement Sud-Sud. C'est d'ailleurs ce qui va être réitéré lors du prochain sommet des pays non alignés prévu en septembre prochain à La Havane (Cuba) et qui constituera, sans nul doute, l'opportunité pour consolider les relations entre les pays des continents africain, latino-américain et asiatique. L'Europe n'étant pas en reste, M. Chavez débutera sa virée européenne par l'Autriche, à partir du 11 mai prochain, pour assister à la rencontre des chefs d'Etat d'Amérique latine, des Caraïbes et de l'Union européenne. Il sera question de l'avenir d'un traité de libre-échange auquel Caracas reste fermement opposé. Il devra également se rendre en Grande-Bretagne et fumer ainsi le calumet de la paix avec Tony Blair, et ce, après un échange de propos acerbes en février dernier. Le Premier ministre britannique avait alors demandé à M. Chavez de respecter les règles internationales, ce qui n'a pas manqué de susciter une réaction immédiate du Vénézuélien à travers sa réplique : “Tony Blair n'a aucun droit moral à demander à quiconque de respecter les lois internationales après s'être lui-même allié à M. Danger” (ndlr, le surnom que donne M. Chavez à George W. Bush) l'accusant ainsi et sans détour d'être à la solde de Washington et de l'impérialisme américain. La situation a bien évolué depuis, puisque M. Chavez devra recevoir un hommage de la Chambre des lords comme il devra déjeuner avec le maire de Londres, Ken Levingstone, et achever son programme sur une rencontre avec les dirigeants syndicaux et des parlementaires du Parti travailliste de Blair, qui soutiennent la politique du président vénézuélien. La sortie présidentielle vénézuélienne prévoit aussi une escale en Italie où M. Chavez devra rencontrer le Pape. Nabila Saïdoun