M. Abdelkrim Djadi, magistrat et membre de la Cellule du traitement du renseignement financier au ministère des Finances, a estimé, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, que “l'Algérie n'est pas et n'a jamais été un paradis fiscal”, considérant toutefois que la prévention et la lutte contre le blanchiment d'argent et la corruption doivent s'affiner davantage en raison de l'ampleur prise par ces phénomènes au niveau mondial. M. Djadi a indiqué, en effet, que plus de 500 milliards de dollars sont blanchis chaque année à travers le monde. Pour l'invité de la radio, l'Algérie ne pouvait être en reste de tous les mécanismes de lutte mis en place pour faire face à l'accroissement du fléau de blanchiment d'argent provenant du commerce de la drogue et, phénomène nouveau, servant à financer le terrorisme. C'est dans cet esprit que les pouvoirs publics ont procédé, en 2004, à la création de cette cellule autonome dont la mission principale s'articule autour des actions de collecte, d'analyse et de traitement des informations en rapport avec le renseignement financier. Dans ce cadre, tous les établissements financiers (banques, assurances, bureaux de change, postes…), certaines professions libérales (notaires, huissiers, experts…) sont mis à contribution pour fournir tout renseignement à même de mettre l'organisme sur des pistes pouvant mener à débusquer toute utilisation illégale de fonds d'origine douteuse. “Tous ces organismes sont obligés par la loi de nous fournir tout mouvement suspect de fonds”, note M. Djadi, qui a laissé entendre que les dernières opérations, menées par les services de sécurité à Alger et à Annaba et qui ont visé des milieux du trafic de billets de banques, se sont faites suite à un travail effectué par la cellule. Evoquant le volet de la collaboration avec les organismes similaires dans le monde, M. Djadi a indiqué qu'il existe deux accords internationaux, celui de Vienne pour la lutte contre le recyclage de l'argent provenant de la drogue et celui d'Alamo sur le crime organisé, et dont l'Algérie est signataire, qui ont dicté la mise en place d'un tel organisme. À ce propos, l'invité de la Chaîne I a relevé que la collaboration avec les autres centres de lutte contre le blanchiment d'argent est bien meilleure que la collaboration judiciaire qui, elle, est plus compliquée et prend beaucoup plus de temps. H. S.