Le général-major, Ahmed Gaïd Salah, est attendu aujourd'hui à Bruxelles pour la 4e réunion des chefs d'état-major de la défense des pays membres de l'OTAN avec ceux des sept pays du dialogue méditerranéen. Depuis le sommet de l'OTAN à Istanbul, auquel l'Algérie a participé en qualité d'observateur, les relations politiques et militaires de l'Algérie avec l'Alliance se sont densifiées et intensifiées. Intégrée au dialogue méditerranéen à partir de 2002, l'Algérie en est devenue l'un des pays les plus actifs en ayant une coopération globale visant la sécurité et la lutte antiterroriste en Méditerranée et dans d'autres régions du monde. L'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste est devenue une référence. Troisième du genre, la présence aujourd'hui du chef d'état-major de l'ANP au quartier général de l'Alliance atlantique, sur invitation du général Raymond Henault, président du Comité militaire de l'OTAN, s'inscrit dans le cadre de “la poursuite du renforcement des relations de coopération” initiée à travers le dialogue méditerranéen auquel participent l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, l'Egypte, la Jordanie et Israël. Le rapprochement avec l'Alliance est de fait qualifié de “spectaculaire” par nombre d'analystes. La preuve en est donnée par la densité du partenariat, notamment à travers les escales des navires de l'organisation au port d'Alger, les exercices communs, les rencontres de haut niveau et la visite à Alger, la première du genre dans un pays du dialogue méditerranéen de Jaap de Hoop Scheffer, le secrétaire général de l'OTAN. Des unités des Forces navales se sont jointes également, depuis quelques mois, à l'opération “Active Endeavor” visant la sécurité maritime en Méditerranée. Début octobre 2005, l'ANP a pris part, en Ukraine, à l'opération Joint Assistance 2005, un exercice de gestion des conséquences d'un incident chimique dans le cadre d'une attaque terroriste. Et ce n'est que la partie visible de la coopération militaire entre l'OTAN et l'Algérie. D'autant qu'une participation des troupes de l'ANP à des opérations de “peace keeping” — maintien de la paix —, notamment en Afrique, n'est pas exclue. En dehors de son apport dans la lutte globale contre le terrorisme et son engagement pour la sécurisation de la Méditerranée, l'ANP s'appuie également sur les différents domaines de coopération impartis dans le cadre du dialogue engagé par l'OTAN, notamment en ce qui concerne l'unification des procédures civiles et militaires de contrôle de la circulation aérienne, les normes de transport et de stockage des armes et munitions, la contrebande d'armes aux frontières, la gestion de crises, la mutualisation de certains moyens logistiques, la santé, la météo ou des échanges doctrinaires. Avec pour objectif à terme de mener à bien son programme de mise à niveau et sa professionnalisation selon les standards internationaux. L'Armée algérienne est aujourd'hui présente sur tous les fronts du dialogue et du partenariat. L'ANP a opéré, ces dernières années, un redéploiement stratégique au niveau international en intensifiant les échanges et la coopération tant au plan multilatéral avec l'Alliance atlantique, qu'au plan bilatéral avec les pays membres, tels que les USA, la France et la Turquie, ainsi qu'avec des partenaires stratégiques, tels que la Russie, la Chine, la Corée du Sud ou l'Afrique du Sud. En l'espace de cinq ans, les responsables militaires ont effectué un véritable ballet diplomatique. Partenaire qualifié “d'exceptionnel”, notamment dans le cadre du renseignement antiterroriste, l'Algérie est en train d'accélérer le processus d'intégration dans les plans tactiques atlantistes. Samar Smati