Les chefs d'état-major des armées des pays membres du dialogue méditerranéen se sont réunis hier à Bruxelles avec leurs homologues de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). L'objectif de cette rencontre, à laquelle a pris part le chef d'état-major de l'ANP, le général major Ahmed Gaïd Salah, vise à approfondir le dialogue initié en décembre 1994 par l'OTAN avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, destiné à promouvoir la compréhension et la confiance entre les différents pays riverains de la Méditerranée. Le lancement de cette initiative se fonde sur la conviction des membres de l'OTAN que la sécurité en Europe est étroitement liée à la sécurité dans la région méditerranéenne. Le but de la réunion tenue hier au siège de l'OTAN est de concrétiser le contenu des résolutions prises lors du sommet des chefs d'Etat de l'Alliance, tenu le 28 juin dernier à Istanbul. Les pays membres de l'organisation transatlantique avaient mis l'accent sur le renforcement de la coopération sécuritaire et militaire en Méditerranée. Dans le cadre de la redéfinition des missions de leur organisation (un travail rendu nécessaire après la fin de la guerre froide, la disparition des blocs idéologiques et l'évolution du concept de menace), les membres de l'OTAN ont prôné, entre autres, l'approfondissement du dialogue avec les pays de la rive sud de la Méditerranée. Pour y arriver, le sommet d'Istanbul de l'OTAN a pris notamment l'option d'établir des partenariats stratégiques avec certains pays de la région. Une telle démarche s'intègre dans la perspective d'une future adhésion des pays impliqués dans le dialogue méditerranéen à l'OTAN. En ce sens, la rencontre des chefs d'état-major de l'OTAN et des pays participants au dialogue méditerranéen de l'organisation transatlantique qui se tient pour la première fois à un niveau militaire aussi élevé, en plus de confirmer le rapprochement entre l'Alliance et ces pays du Maghreb et du Proche-Orient, marque une volonté partagée de ne mettre aucune limite à leur coopération. Au plan du factuel, cette rencontre a porté, selon des sources de l'OTAN, sur la recherche de moyens susceptibles de renfoncer les échanges dans le domaine militaire. Il a été question aussi de consolider la coopération en matière de lutte contre le terrorisme, déjà dense. A ce propos, il est à mentionner que cette coopération s'étend depuis une année à la surveillance de la navigation marchande en Méditerranée. A rappeler que le dialogue méditerranéen de l'OTAN comprend l'Algérie (depuis mars 2000), la Mauritanie, la Jordanie, l'Egypte, Israël, le Maroc et la Tunisie. Malgré sa participation tardive à ce dialogue, l'Algérie est devenue durant une période relativement courte aux yeux de l'OTAN un partenaire central dans la démarche visant l'établissement d'une sécurité durable dans la région. L'impressionnant rapprochement observé ces dernières années a d'ailleurs permis d'évoquer la possibilité d'une conclusion, à terme, d'un accord de sécurité entre l'Algérie et l'OTAN. Depuis l'année 2000, l'ANP a enchaîné les exercices militaires conjoints avec les forces de l'OTAN et a eu l'occasion de prouver sa fiabilité. Cela a d'ailleurs conduit les Etats-Unis (un membre influent de l'OTAN) à considérer l'Algérie comme un partenaire privilégié dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Un fait confirmé notamment par les échanges d'informations sécuritaires entre Alger et Washington et la participation, l'été dernier, du prédécesseur de l'actuel chef d'état-major de l'ANP, Mohamed Lamari, à une réunion du commandement des forces armées américaines stationnées en Europe centrée sur les aspects opérationnels de la lutte antiterroriste. De son côté, il est à souligner que l'Algérie compte beaucoup sur l'aide de l'OTAN pour professionnaliser son armée.