Le débat sur l'investissement reste plus que jamais lié à la problématique du foncier. Sur ce point incontournable pour enclencher tout processus de relance, le directeur général de l'Agence nationale du développement de l'investissement (ANDI), M. Baghdadli, invité hier au Forum d'El Moudjahid, nuancera son analyse. “On a un problème d'optimisation du foncier et non pas de disponibilité. Cela reste l'un des écueils fondamentaux à l'investissement”, déclare-t-il. Et d'ajouter : “On n'a pas mis en place les procédures d'accès au foncier et qui doivent être inscrites dans la transparence.” Pour l'intervenant en charge du dispositif d'incitation des investissements (ANDI), instrument officiel décrété par les pouvoirs publics dans l'espoir d'attirer les créateurs de richesses et d'emplois, le chemin de la facilitation est loin d'être parcouru. En dépit de l'éloquence des chiffres sur les intentions d'investissement recensées, l'aboutissement de la démarche après ANDI, quoique confortée du “visa” avantages et priorités, se heurte à la dure réalité d'un environnement économique difficile d'accès. Le directeur général de l'ANDI reconnaîtra certaines lenteurs et effets bureaucratiques qui persistent dans la sphère globale, notamment l'absence de mécanismes et d'instruments financiers adaptés aux nouveaux besoins des opérateurs en quête de financement. Il citera l'opportunité de créer des fonds de garantie, des sociétés de leasing et de capital risque. Sur la question du foncier, il évoquera le dernier Conseil interministériel réuni en vue de dégager des solutions, en signalant l'alternative par la concession sur la base d'un cahier des charges défini. Ceci pour dire que le débat sur le foncier est toujours d'actualité. Sur un autre plan, il indiquera que l'Agence est appelée à constituer une banque de données à même d'orienter les investisseurs, en avouant néanmoins que “l'information circule très mal”. Lorsqu'il est questionné sur le nombre de projets réalisés, le DG de l'ANDI ne manquera pas de se déclarer embarrassé. Il sous-entendra que les intentions récoltées dénotent l'intérêt accordé au potentiel du marché algérien. De par son rôle de guichet unique, rassemblant en son sein toutes les institutions clés de l'investissement, l'ANDI accuse et supporte inévitablement le poids des lenteurs et autres lourdeurs véhiculées par les réflexes d'une administration incontournable, associée malgré tout à la démarche… d'incitation. Tel un baromètre, à ce stade de l'environnement “piégé”, elle reste une intention de facilitation et un outil statistique pour la collecte des “intentions”. La solution à l'investissement dépasse son cadre et ne peut sortir que d'un débrayage politique, que seul un investissement juridique adapté peut garantir. Entre cette Agence et celle à laquelle elle succède, l'APSI en l'occurrence, il y a eu une fraude fiscale légalisée sur laquelle se sont investies bien des… réalisations. Aussi, n'est-il pas opportun de renforcer les prérogatives de l'ANDI en terme de contrôle et de lui assurer les moyens de suivi des investissements naissants. A. W.