Selon un expert, 100 000 entreprises algériennes sont menacées de mort et 560 000 jeunes porteurs de projets sont bloqués, avec 2,5 à 3 millions nouveaux postes d'emplois directs. L'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) généralisera, dès janvier prochain, un nouveau dispositif pour la facilitation de l'acte d'investissement, a révélé, hier, son directeur général, Abdelmadjid Baghdadli. Une étude est actuellement en cours de finalisation en collaboration avec la Société financière internationale (SFI) (groupe Banque mondiale), a-t-il indiqué lors de son intervention au forum d'El Moudjahid consacré à l'attractivité des investissements. L'expertise de la SFI dont le bouclage est prévu dans une année a accompli sa première phase en cartographiant l'ensemble des procédures. L'étape suivante, selon M. Baghdadli, sera l'assouplissement du processus par la révision de toute l'ingénierie. Avant de passer à la généralisation du nouveau dispositif, l'ANDI mènera une opération pilote sur le guichet de Blida au courant du troisième trimestre de l'année en cours. Réagissant à cette intervention, Zaïm Bensaci, président du conseil national consultatif de promotion de la PME a jugé : « Remettre à plat les conditions d'investissements en 2007 n'est pas brillant ». Pour cet opérateur, la mue systémique est à provoquer au niveau des mentalités. Rappelant le classement de l'Algérie à la 116e position au dernier classement du rapport « doing business » (rapport sur l'environnement des affaires), M. Bensaci déplorera l'existence de « résistances aux changements » d'où la nécessité d'une « décision politique » pour la promotion des investissements. De son côté, Abdelmalek Seraï, expert international, militera dans le même sens en insistant sur l'urgence d'un « sursaut politique ». D'après cet expert, 100 000 entreprises algériennes sont menacées de mort et 560 000 jeunes porteurs de projets sont bloqués, avec 2,5 à 3 millions nouveaux postes d'emplois directs. Les chiffres de l'ANDI Par ailleurs, M. Baghdadli a établi le bilan annuel de son organisme. Les 13 guichets uniques que compte l'ANDI ont enregistré durant l'exercice écoulé 6975 projets pour une valeur s'élevant à 707,7 milliards de dinars (environ 9,8 milliards de dollars US). Parmi ces projets, 6875 sont le fait d'investisseurs nationaux (99,2%). Les opérateurs locaux injecteront, ainsi, des investissements s'élevant à 454,2 milliards de dinars (environ 6,3 milliards USD) accompagnés de la création de 94 787 nouveaux postes d'emplois. S'ils parviennent à terme, les projets recensés par l'ANDI engendreront quelque 123 583 emplois. Sur les projets enregistrés, 5213 sont des créations, soit 74,74%. En terme d'investissement, ces nouvelles entités apportent 516,2 milliards de dinars (72,95% des investissements globaux) et créeront 95 471 emplois (77,25% du total des créations). Les extensions d'activités concernent 1722 projets (24,69) et les réhabilitations touchent 40 projets (0,75%). Seulement 0,8% des projets d'investissement déclarés sont le fait d'étrangers. 56 projets sont répertoriés au chapitre des IDE –investissements directs étrangers . Ce nombre passe à 100 si l'on comptabilise ceux en partenariat. En terme de valeur, les IDE représentent 88 milliards de dinars (1,2 milliard USD), soit 12% de la valeur de l'ensemble des projets déclarés à l'ANDI. Ils créeront, par ailleurs, 20 188 emplois. En comparaison avec les données de clôture de 2005, les IDE sont en recul tant en nombre qu'en valeur. En effet, une année auparavant, ils étaient de l'ordre de 84 projets pour un apport évalué à 1,5 milliard USD. La contrepartie valeur des partenariats est de l'ordre de 165,5 milliards de dinars (environ 2,3 milliards USD), soit 23% des engagements déclarés auprès de l'ANDI.