L'exemple édifiant à citer est celui de la Salamandre, complètement défigurée et où des logements sociaux ont été réalisés presque pied dans l'eau alors que la loi interdit toute construction en dur à moins de 300 mètres de la rive. La protection et la valorisation du littoral ont fait l'objet d'une journée d'étude animée par un haut cadre du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, à Mostaganem. Une journée d'étude qui constitue la troisième séance de travail entrant dans le cadre de la consultation des autorités locales pour le recensement des préoccupations majeures et spécifiques dans l'optique de l'élaboration d'une stratégie nationale de protection et de valorisation de cet espace, particulièrement vulnérable et menacé. Une stratégie dont l'étude est confiée depuis 2002 à l'Anat (Agence nationale de l'aménagement du territoire) et qui repose sur deux actions éminemment urgentes à entreprendre, la délimitation et la matérialisation des zones sensibles de la frange littorale ainsi que l'élaboration et l'achèvement du cadastre de ce littoral, en l'occurrence. L'étude, dans sa partie concernant le littoral mostaganemois, présente des “lacunes” remarquables. Les statistiques, les données et les informations sont “vieilles” de plusieurs années déjà ! Au plan des actions préconisées pour la préservation du littoral, l'étude se tient aux généralités des mesures et n'ose pas spécifier les menues recommandations ni avancer et proposer les scénarios de l'évolution de la situation. Au cours des discussions, les présidents d'APC des dix communes qui se partagent les 124 km de la façade maritime, en l'occurrence, étaient peu bavards. L'incompétence était à nue. Eu égard à l'expansion anarchique de l'urbanisme, la mer et l'environnement en général sont quotidiennement victimes de l'agression caractérisée. Comblant le mutisme des élus locaux, ce sont les représentants du mouvement associatif qui feront le procès des anciens “décideurs” qui ont eu à présider aux destinées de la wilaya et qui ont irréversiblement “massacré” des espaces immenses de la côte mostaganémoise. Des “bêtises grotesques, souvent catastrophiques” ont été commises en matière de gestion du développement socioéconomique de la wilaya. Il semble que le fait accompli est déjà consommé et on comprendra que même les “bêtises” et “aberrations” des habitations encore en “cours de réalisation” ne seront pas arrêtées avant terme. Les exemples ne manquent pas et on ne semble pas avoir tiré les enseignements nécessaires. De la Salamandre, complètement défigurée et “phagocytée” par la ville de Mostaganem, il ne reste que la nostalgie et la désolation. Des logements sociaux y ont été réalisés presque pied dans l'eau alors que la loi interdit toute construction en dur à moins de 300 mètres de la rive. En dépit de la même loi qui “somme” toute ville dont la population dépasse les 100 000 habitants à avoir sa station de traitement des eaux usées, Mostaganem persiste à envoyer ses rejets liquides à la mer ! Les Sablettes offrent l'exemple parfait en matière d'aménagement du littoral. M. O. T.