Que ce soit au centre-ville de la capitale de l'ouest ou dans la périphérie, les logements sont inaccessibles. En huit ans, les coûts ont augmenté de 100%. Le prix moyen est passé de 400 millions de centimes en 2004 à 600 millions de centimes en 2005. En dépit d'un rythme effréné de la construction ponctuée par le projet de 1 million de logements promis d'ici 2009, les prix des logements flambent tant dans le centre-ville qu'en périphérie de la métropole oranaise. Ils ont connu en 2005 une flambée plus importante que ceux des autres marchés immobiliers, soit une hausse de 20% par rapport à 2004, selon un groupe d'agents immobiliers qui s'affairent, à présent, à créer leur association à Oran. “Le foncier, le coût des matériaux de construction, dont l'acier, le rond à béton et le ciment, sont autant de facteurs qui ont été à l'origine de cette hausse”, explique un cadre de Cosider, groupe qui s'occupe d'un grand chantier de construction de logements, entre autres, à Oran. Le prix moyen des logements au centre-ville d'Oran est ainsi passé de 400 millions de centimes en 2004 à 600 millions de centimes en 2005. “En huit ans, les prix ont augmenté de 100%”, précisent les courtiers immobiliers. “En périphérie, (à l'est d'Oran par exemple), le F3 qu'on pouvait acquérir à 170 millions avec l'aide de la CNL, il y a deux ans, est de nos jours à plus de 350 millions sur le marché”, observe Nasro, 42 ans, qui travaille dans la transaction immobilière depuis une dizaine d'années. “Cette forte hausse s'explique par un déplacement des populations des zones rurales isolées vers des pôles situés à proximité des grandes villes”, analyse notre agent immobilier. Le marché a également profité d'un rajeunissement sensible des acquéreurs, âgés de 44 ans en moyenne, qui ont bénéficié de l'assouplissement des donations ces dernières années. “Oran, explique Nasro, peut être divisée en trois zones distinctes. Le centre, les quartiers résidentiels (Saint-Hubert et Castors), et enfin la périphérie.” Ainsi, la différence de prix s'est corsée selon ces trois paliers. Au centre-ville, les prix se situent entre 400 et 800 millions de centimes. En périphérie, le logement coûte entre les 300 et 400 millions. Dans les quartiers résidentiels, les villas et autres maisons de maître sont cédées à des prix allant de 3 à 6 milliards de centimes. Quant aux prix des appartements, ils dépassent les 400 millions sur la corniche ouest, ainsi qu'à l'est, tout au long de la côte est méditerranéenne. “Pourtant, la proportion d'acheteurs spéculateurs, facteur d'inflation, avait sensiblement grimpé durant les années 1990, à cause de la situation sécuritaire. Et elle est retombée dans les années 2000”, relativise encore Nasro. A. T.