Déficit Seconde ville d?Algérie, la wilaya accuse un retard dans la réalisation de logements neufs qui demeure, bon an mal an, à la traîne en dépit d?une demande conséquente des citoyens. Occultés ou marginalisés, les programmes de lancement de l?immobilier n?ont pas eu le déclic escompté par une population qui n?en finit pas de faire les frais d?une crise du logement aiguë. Dans ce secteur névralgique car source d?emplois et de bien-être, les projets de construction locale ont jusqu?ici achoppé sur des considérations de rentabilité qui ne répondent pas aux exigences de l?heure. A Oran, la crise de l?immobilier se complique à la faveur de l?augmentation sans cesse croissante des demandes dont des milliers de cas n?ont pu être honorés. Si les prix des appartements neufs et anciens ou des maisons ont augmenté de manière effrénée et continuent de monter en flèche, il n?en reste pas moins qu?une ville performante comme Oran ne peut permettre à l?éventuel acquéreur d?un logement ou à l?investisseur de faire de bonnes affaires. Soit parce que les prix sont en augmentation et que ce n?est pas le moment d?acheter, soit parce que leur développement annonce une ascension génératrice à très court terme de mauvaises surprises. Première constatation concernant le neuf : les prix les plus couramment pratiqués dans la ville d?Oran ont atteint un seuil de commercialisation qu?il est «préférable de ne pas franchir», commente un agent immobilier. A titre d?exemple, un F3 avec acte, au centre-ville, est cédé entre 250 et 380 millions de centimes. Un prix qui ne prend pas en compte les paramètres de cession décidés par l?Etat. Quant aux terrains, en hausse de 50%, ils ne permettent plus au citoyen moyen de rentabiliser à ce niveau des opérations qui auraient été possibles il y a seulement sept ou huit ans. Les prix qui grimpent jusqu?à ne plus obéir à aucun critère normatif ne sont plus au dans les moyens du citoyen pour qui le logement social demeure la dernière bouée de sauvetage, quand il réussit à le décrocher bien sûr. Deuxième cité d?Algérie au palmarès des villes économiques de grande importance, Oran est aussi parmi les plus chères. Longtemps florissante grâce aux fortes implantations industrielles (PME et PMI) et à d?autres secteurs de croissance soutenue, la ville d?Oran est en passe de «crouler» sous la forte densité d?habitants au mètre carré. Ceux qui ont la chance d?échapper aux lourdeurs de la cité, ne seront pas épargnés par la spéculation effrénée à laquelle se livrent certains marchands de matériaux de construction. Dans ce cas précis, la pression est telle que de nombreux bénéficiaires de terrains à bâtir se sont retrouvés pris au piège de l?arnaque. Aujourd?hui, les paramètres de construction de logements sociaux ou participatifs, compte tenu de leur nombre insuffisant, ne tiennent pas la route, surtout en raison de l?inobservation des programmes de construction qui ne cessent de se succéder, sans pour autant apporter une solution à l?attente des milliers de citoyens. Dans les localités d?Oran, l?affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux se fait toujours attendre, les autorités redoutant des émeutes. C?est pour cette raison que les listes sont confectionnées en «catimini». Lésés, les demandeurs se retournent contre l?administration locale pour exiger une plus grande transparence dans l?octroi de ces logements. Récemment, la commune de Boutlélis a été le théâtre de violents heurts entre les citoyens et les forces de sécurité. Depuis, les fameuses listes se font toujours attendre au grand dam des citoyens qui piaffent d?impatience. En attendant, la wilaya d?Oran, qui n?a pas fini de mesurer l?ampleur de cette situation, continue d?enregistrer un nombre grandissant de sinistrés, de sans-logis, de SDF, d?exclus du système, enfin tous ceux qui habitent encore les décombres de ce qui fut leur logement?