Constat n Le prix du logement est extrêmement élevé au point que posséder un appartement devient un luxe pour beaucoup d?Algériens. «Le logement le moins cher coûte plus de 2 millions de dinars», nous informe Ahmed, un agent immobilier au quartier populaire de Bab El-Oued. C?est le cas dans tous les grands quartiers d?Alger où un F3 peut coûter jusqu?à 400 millions de centimes. Cette flambée des prix du logement s?installe davantage sur fond de précarité et de misère économique qui aggrave les effets de l?incapacité d?acquérir un logement et met en difficulté les jeunes surtout. «Les nouveaux mariés représentent plus de 60 % de mes clients, mais ils repartent souvent, malheureusement déçus en apprenant qu?ils sont dans l?incapacité financière d?acheter ou de louer un appartement. Seulement 5 à 10 % reviennent pour visiter un logement et moins de 2 % l?achètent effectivement», explique Ahmed, tout en précisant qu?il ne parle pas d?une certaine classe qui ne négocie même pas les prix. La flambée touche aussi bien les logements neufs que ceux anciens, mais il reste évidemment que la situation des logements joue un rôle. Un ancien logement (F2), est loué par exemple , à Hydra à 25 000 DA contre 30 000 DA pour un logement neuf selon un agent immobilier à Ben Aknoun. «Les facteurs de cette actuelle explosion des prix n?est pas seulement liée à la densité démographique dans les grandes villes, mais c?est surtout le déséquilibre entre l?offre et la demande qui s?explique d?abord par l?insuffisance de construction de logements au cours de la stagnation économique en Algérie durant les années 90», dit-il. «Parallèlement à ce ralentissement de l?offre, les besoins en logements des Algériens ont fortement augmenté», explique le gérant d?une agence immobilière qui a plus de 25 ans de métier. En outre, ce sont désormais le prix des terrains à bâtir à la périphérie des grandes villes qui augmente fortement. Ainsi pour les maisons individuelles à la périphérie des agglomérations de plus de 100 000 habitants, les prix sont passés de 8 000 DA le m2 à 20 000 DA le m2 entre 1998 et 2004 selon un agent immobilier à Douéra. Et avec un tel coût le prix du terrain peut peser jusqu?à 50% sur le budget global de construction d?une maison d?un particulier, toujours selon cet agent immobilier. Il y a 7 ou 8 ans le prix du mètre carré à Douéra ne coûtait que 6 000 DA.