Deux ans après le séisme, les prix de vente de logements à Boumerdès-ville connaissent une flambée jamais égalée. En effet, les prix de cession des appartements et terrains situés dans certains endroits de la ville ont connu des augmentations allant de 15 à 40 %, de même pour les terrains dont les prix sont passés du simple au double, alors que les logements proposés à la location sont presque inexistants, du moins au niveau du centre-ville de Boumerdès où le fait de chercher un logement à louer relève d'un parcours du combattant. Il y a deux ans, tout le monde avait prédit une chute des prix de l'immobilier à Boumerdès en raison de l'effet du séisme, mais c'est le contraire qui s'est produit comme nous l'avons constaté au cours de notre visite chez quelques agences immobilières de la ville. Ainsi, un F3 au centre-ville coûte entre 350 et 400 millions de centimes alors qu'il était cédé à 250 avant le séisme. Un F5 situé en plein centre-ville est proposé à 660 millions alors qu'il coûtait 450 et 500 il y a seulement deux ans. Les logements situés dans la périphérie de la ville, notamment ceux qui n'ont pas été touchés par le séisme comme ceux de la cité des 350-Logements, par exemple, connaissent la même inflation. Ici, un appartement de trois pièces est évalué à 350 millions, soit une hausse de 35 % par rapport à 2003 alors qu'au niveau de la cité des 800-Logements, un F3 est cédé à 280, soit une hausse de 25 % . La cité des 1200-Logements semble la moins demandée, selon les agences, mais le prix du logement au niveau de ce quartier a tout de même augmenté de 15 à 20%. Il faut savoir néanmoins que “le sigle” du CTC est désormais entré en vogue chez les agences immobilières. Il est devenu un critère incontournable dans la transaction. Le logement classé vert est facilement négociable, contrairement à celui qui porte une croix orange 4, même s'il est bien situé et bienfait. Les terrains connaissent la même inflation. Lorsqu'ils sont disponibles, car en dehors de la cité des 1200-Logements ou à Foes, il est difficile, voire impossible de trouver une assiette si l'on croit nos interlocuteurs qui précisent que le prix du terrain est passé du simple au double dans la commune de Boumerdès en l'espace de deux années. 28 000 à 30 000 DA le m2 est le prix proposé sur une parcelle accidentée située au 1200-Logements, alors que le prix du m2 était fixé à 10 000 à 15 000 DA avant le séisme. À Foes, le prix de cession est passé de 10 000 à 26 000 DA le m2, alors qu'au niveau des villas ATCO près de la salle omnisports, le mètre carré a atteint les 45 000 DA, sachant qu'il est très rare de trouver une parcelle à cet endroit très prisé. Les villas ne sont pas en reste puisque les prix dépassent l'imagination, notamment pour celles dites de Cosider où les prix peuvent atteindre jusqu'à 3 milliards pour un F7 avec jardin et terrasse ; le tout édifié sur une surface de 300 à 350 m2. Pourquoi cette augmentation ? Les responsables d'agences immobilières l'expliquent par la rareté de terrains, l'augmentation du prix de construction du logement social évalué désormais à 18 000 DA/m2, la proximité de la ville de Boumerdès par rapport à la capitale, ses commodités, ses potentialités touristiques et, enfin, l'aspect sécuritaire. M. T.