Bo Eric Weber, le représentant du royaume du Danemark en Algérie, a tenu à clarifier la situation. L'ambassadeur du Danemark en Algérie est revenu, hier, pour Liberté, sur le voyage qu'il a entrepris dans le Grand-Sud algérien le 21 mars dernier. Un voyage vite écourté, mais qui a suscité nombre de réactions. Notamment une instruction de la direction du protocole du ministère des Affaires étrangères stipulant le refus de toute autorisation, jusqu'à nouvel ordre, pour les déplacements “par route” vers le Sahara des membres du corps diplomatique accrédités à Alger. Et que Liberté avait publiée dans son édition du 18 mai. Bo Eric Weber, le représentant du royaume du Danemark en Algérie, a tenu à clarifier la situation, sans vouloir entrer pour autant dans une polémique. “J'ai averti le ministère des Affaires étrangères huit jours avant le déplacement. Je ne suis pas parti sans aviser, mais je suis parti sans autorisation”, a déclaré Bo Eric Weber, l'ambassadeur du Danemark à Alger, en marge de la représentation des Clowns sans frontières offerte pour la deuxième année consécutive par l'ambassade du Danemark aux enfants malades de l'hôpital Maillot. La chancellerie danoise a envoyé, dans une note verbale datant du 13 mars 2006, à la direction du protocole des Affaires étrangères une demande de déplacement pour l'ambassadeur, son épouse et deux accompagnateurs du 21 au 31 mars. Cette note précise que le diplomate devait se rendre d'Alger à Tamanrasset par voiture, en passant par Hassi-Messaoud, In-Amenas et Djanet. “Nous avions avisé dans les délais, mais nous n'avions eu aucune réponse”, a précisé l'ambassadeur. La veille du départ, la chancellerie a pris attache avec les AE. “Nous avons téléphoné pour nous enquérir de l'autorisation. On nous a répondu que nous n'aurions pas l'autorisation, alors que nous n'avons pas reçu de réponse écrite. Tout était prêt pour le départ. J'ai averti que je ne pouvais pas annuler à la dernière minute. Ce n'est pas normal. Ils nous ont demandé de rallier le Sud par avion, alors qu'il n'y a pas de liaisons entre certaines villes du Sud que nous voulions visiter”, a précisé l'ambassadeur. Ce dernier a pris la route comme prévu en direction de Hassi-Messaoud. Le diplomate a dû rebrousser chemin une fois arrivé. “Le ministère nous a indiqué qu'il ne pourrait pas garantir notre sécurité. Nous avons dû rentrer. C'est grave. J'ai averti notre ministère des Affaires étrangères, et nous avons changé nos guides voyageurs (Travel Warning) sur Hassi-Messaoud, Djanet, In-Aménas et El-Goléa”, a indiqué Bo Eric Weber. En d'autres termes, les conseils aux voyageurs du MAE danois pour ses ressortissants ont été relevés concernant les déplacements dans le Sud algérien. L'ambassadeur n'en est pas à son premier voyage dans le Sud algérien. “J'ai parcouru près de 25 000 km dans toutes les directions. Je suis parti, entre autres, à Djanet, Bordj Badji-Mokhtar. Nous avions à chaque fois les autorisations. C'est la première fois que le ministère des Affaires étrangères refuse que l'on voyage. Il n'avait jamais refusé non plus le déplacement par route”, a-t-il précisé. La découverte de Tamanrasset, la seule ville du Sud algérien que l'ambassadeur du Danemark en Algérie ne connaît pas, viendra plus tard. Bo Eric Weber fera le déplacement en tant que simple touriste et non en qualité d'ambassadeur. Samar Smati