Le parti devrait finaliser à la fin du mois de juin ses propositions pour la révision constitutionnelle, propositions qu'il destine au chef de l'Etat. Abdelaziz Belkhadem ne veut apparemment pas d'une déclaration de politique générale du gouvernement Ouyahia à l'Assemblée populaire nationale (APN). C'est ce qu'il a laissé entendre, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à l'hôtel Hilton, à l'issue d'une rencontre du conseil de coordination de son parti pour débattre des propositions du groupe de travail du FLN portant sur la révision constitutionnelle. “Dans ce contexte précis, nous ne souhaitons pas qu'il ait une déclaration de politique générale du gouvernement”, a-t-il dit en substance devant un important parterre de journalistes de la presse nationale et internationale. “Ce n'est pas un acte de défiance”, tient-il à préciser avant de souligner que “le moment actuel n'est pas propice à une déclaration de politique générale”. Sollicité pour plus de clarifications par rapport à l'opportunité d'une déclaration de politique générale, Belkhadem s'est refusé de donner des précisions. “Je le dirai au groupe parlementaire du FLN !” s'est-il contenté de répondre. Interrogé dans ce cadre sur un éventuel recul d'Ouyahia pour présenter sa déclaration de politique générale, suite à la menace d'une motion de censure brandie par le groupe parlementaire du FLN, le leader de la formation majoritaire a répondu par une interrogation : “Est-ce qu'il y a d'abord une demande de la part du gouvernement transmise au Parlement pour faire sa déclaration de politique générale?” “Il faudra d'abord, dit-il, que cette demande parvienne au bureau de l'Assemblée nationale, et que celui-ci se réunisse et décide de la programmation d'une plénière à cet effet pour que je puisse m'exprimer sur cette question, qui n'est en fait qu'une supposition.” Pour Belkhadem, il s'agit là d'une “question virtuelle”. Plus précis, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Amar Saïdani, présent lors de la rencontre du conseil de coordination, a noté que “le gouvernement n'a pas transmis de demande pour faire sa déclaration de politique générale, et lorsque le bureau la recevra, il appréciera s'il faut programmer ou non une séance”. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas la personne d'Ouyahia qui gêne Belkhadem : “Le départ du Chef du gouvernement est une prérogative du président de la République, il n'est pas lié à la décision d'un parti. Aussi, qu'Ouyahia reste ou parte, ce n'est pas la question, il y a eu d'autres Chefs du gouvernement avant lui qui sont partis et qui ont été remplacés par d'autres”, dit-il avant de préciser que “ce qui nous inquiète, c'est l'utilisation du poste de responsabilité pour changer les résultats des urnes parce que le parti le plus ancré dans la société, celui qui formule le plus de propositions, celui qui a la majorité, et qui a donc le plus de chances de remporter les élections de 2007, c'est le FLN”, explique-t-il. Intervenant en outre sur la question des critiques adressées par le groupe parlementaire du FLN par rapport au gouvernement, dont le parti est majoritaire, Belkhadem notera que “le travail gouvernemental nous concerne tous, mais nous faisons la différence entre un régime présidentiel, où le gouvernement est placé sous la coupe du Président, et un régime parlementaire, où les choses se présentent autrement”. Abordant, par ailleurs, la question de la révision constitutionnelle, objet de la rencontre du conseil de coordination (composé des ministres et des cadres parlementaires), le patron du parti majoritaire a indiqué que la direction du FLN adoptera, fin juin prochain, les propositions à remettre au chef de l'Etat. Pour lui, “c'est le Président qui décidera quand et comment sera la procédure de la révision constitutionnelle”. Interrogé sur l'éventualité de la non-concrétisation de ce projet de révision constitutionnelle, l'intervenant dira catégorique : “Le FLN n'engage pas de bataille qu'il perd !” Sur le chapitre de l'alliance présidentielle (FLN, RND et MSP), l'intervenant a encore une fois indiqué que le seul objet des divergences en son sein réside seulement dans “les lenteurs liées à la mise en œuvre du programme du président de la République”. S'exprimant également sur les raisons d'une rencontre dans la matinée au siège du parti avec la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, Belkhadem indiquera que “nous faisons partie d'une alliance présidentielle, mais cela ne nous empêche pas d'établir des passerelles avec des partis d'opposition pour débattre des problèmes du pays”. Questionné également sur l'objet de cette rencontre, le patron du FLN, qui a noté qu'elle a traité des augmentations de salaires, des privatisations, de la révision constitutionnelle et des questions intéressant les citoyens, fera état d'autres rencontres : “Nous resterons en contact, et il sera même question de la création d'ateliers de réflexion sur les dossiers de l'heure.” Belkhadem annoncera une prochaine rencontre avec Abdellah Djaballah, le président du Mouvement de la réforme nationale (MRN). NADIA MELLAL