Le grand argentier du pays constate l'absence de visibilité concernant le potentiel national à l'exportation. Le taux de couverture de la compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex) des capitaux assurés par rapport au volume global des exportations hors hydrocarbures est jugé très faible, entre 6 et 8%, estime le ministre des finances en marge d'une conférence sur “la garantie des investissements dans les pays arabes” organisée hier par l'inter-arab investment guarantee Corporation (IAIGC Koweït) en collaboration avec la Cagex. L'absence d'une approche globale propre aux financements des exportations par le système bancaire et l'inexistence d'une culture d'assurance expliquent, en partie, ce faible taux. Les opérateurs semblent privilégier des formules de paiement jugées sécurisantes, notamment le recours au Credoc irrévocable et confirmé. Loin s'en faut, ces résultats peu reluisants ne peuvent pas s'expliquer uniquement par les contraintes extérieures à la Cagex. Cette dernière devrait faire un effort d'organisation pour mieux pénétrer son marché. En tout état de cause, le développement de la Cagex demeure tributaire de celui des exportations hors hydrocarbures qui, aujourd'hui, sont marginales : à peine 800 millions de dollars en 2005. En outre, l'économie algérienne n'a pas aussi bénéficié des couvertures et des services offerts par l'inter-arab investment guarantee Corporation. Cette société arabe de garantie des investissements a consacré 147,6 millions de dollars d'engagement pour des opérations d'importation et d'investissement en Algérie. Ce qui représente à peine 5,5% du total des engagements dont ont bénéficié les pays récepteurs d'investissements et importateurs de produits et services. L'Algérie est classée à la sixième place. En parallèle, le volume des engagements de l'inter-arab investment guarantee Corporation, pour des opérations d'investissements et d'exportations effectuées par les opérateurs algériens, ne dépasse pas 5,5 millions de dollars, ce qui représente 0,2% du total des engagements. L'Algérie là aussi est classée à la 17e place. Le directeur général de l'inter-arab investment guarantee Corporation juge cette situation anormale, eu égard au potentiel économique algérien et du fait que les exportations hors hydrocarbures offrent justement des opportunités d'accès aux services de la Cagex et de la société arabe de garantie des investissements. Les deux compagnies ont signé un accord de réassurance permettant à la Cagex d'assurer une partie de ses engagements. Le ministre des finances, en évoquant les exportations hors hydrocarbures, parle de la nécessité “d'une vison de notre potentiel”. En toute franchise, M. Medelci reconnaît que “cette vision n'est pas totalement disponible”. Pour autant, précise-t-il, “le président de la république a insisté sur l'urgence d'affiner cette vision et de promouvoir l'ensemble des leviers qui doivent conduire à la diversification des exportations”. M. R.