Le constat est amer : déjà insignifiantes, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont encore chuté ces deux dernières années. Sur les dix premiers mois de l'année en cours, les exportations ont chuté de presque 47% par rapport à 2008. En effet, les exportations vers l'Union européenne pour la période de janvier à octobre 2009, ont généré des recettes de quelque 450 millions de dollars contre 954,4 millions de dollars pour la même période en 2008, soit une évolution négative de 47%. Pour les déchets ferreux et non ferreux, à titre d'exemple, les recettes d'exportation ont drastiquement chuté. De 73,4 millions de dollars pour la période couvrant les dix premiers mois de 2008, les recettes ont connu une chute libre en 2009 pour atteindre la modique somme de 16,4 millions de dollars ; autrement dit, les recettes ont chuté de 77,4%. De quoi inquiéter les intervenants dans le commerce extérieur. C'est dans ce sens que la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex) a organisé, hier à Tizi Ouzou, en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie Djurdjura (CCID), une journée d'information sur les exportations hors hydrocarbures. Dans sa communication, M. Sid-Ali Bouhal, sous-directeur à la Cagex, est parti du postulat trivial que les faibles exportations hors hydrocarbures au demeurant peu diversifiées contribuent de manière marginale aux ressources du pays. Cet état de fait s'explique, entre autres, aux yeux du conférencier, par l'absence d'une stratégie nationale de promotion des exportations, le manque de ciblage des produits à l'exportation et la non-vulgarisation des accords préférentiels conclus par l'Algérie auprès des exportateurs. En hausse de 16% par rapport à 2007, le bilan des exportations hors hydrocarbures pour l'année qui suit affiche des recettes de l'ordre de 1,930 milliard de dollars, soit 2,6% du volume global des exportations algériennes. Pour l'exercice en cours, les recettes sont plus rachitiques encore, du fait que le volume des exportations a chuté sur les deux périodes comparées. Le volume des exportations a régressé de 28% entre les dix premiers mois de l'année en cours et la période considérée de 2008. Le volume est passé de 2,60 millions de tonnes à 1,87. L'accord de la Zale (Zone arabe de libre-échange) a coûté au pays une perte sèche de quelque 4 milliards de dinars au 1er semestre 2009. Cette dégringolade des maigres recettes des exportations hors hydrocarbures s'explique par plusieurs facteurs aussi bien internes qu'externes. Outre les prix de vente à l'export induits par la crise financière qui s'est muée en crise économique, le crédit documentaire nouvellement institué a réduit de manière drastique les efforts d'exportations hors hydrocarbures. Dans l'optique de booster les exportations, la Cagex a entrepris de mener une campagne de sensibilisation à l'endroit des chefs d'entreprise pour contracter une assurance crédit. Des facilités sont offertes aux éventuels assurés tentés par l'aventure de l'export. Cela en plus des différents dispositifs institutionnels censés travailler à une meilleure densification des exportations hors hydrocarbures. Visiblement la machine grince. Il semblerait que la crise économique y soit pour quelque chose. Une crise qui a provoqué des dysfonctionnements dans les activités de nombre d'entreprises atteintes à présent de défaillances ou carrément de faillite. Soit. Mais pas seulement. Le directeur commercial, Akli Saïn, est revenu longuement sur le crédit domestique pour couvrir les risques des impayés. La montée des impayés est fortement ressentie en Europe, estime M. Saïm. Les problèmes de non-payement constituent un risque qui peut affecter les équilibres financiers de l'entreprise. Créée par ordonnance en 1996, la Cagex intervient dans les garanties de crédit de préfinancement ainsi que le financement des exportations. Elle lancera en 2010 deux nouveaux produits, il s'agit de l'assurance investissement et la police d'assurance des crédits documentaires.