Ce sera l'occasion pour le premier responsable de la Centrale syndicale de rappeler à son vis-à-vis les engagements pris, il y a quelques mois, par le gouvernement de payer les arriérés de salaires des 47 000 travailleurs. Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, rencontrera aujourd'hui le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, pour tenter de régler une bonne fois pour toute le problème des arriérés des salaires impayés des entreprises publiques. La rencontre est qualifiée de réunion de la dernière chance, tant le dossier n'arrive pas à trouver de solution malgré les multiples promesses du gouvernement. Pourtant, les deux parties avaient pu, suite à des négociations qui ont duré près de six mois, aboutir, il y a quelques semaines, à un accord permettant d'assainir une situation qui traîne depuis plus de deux ans pour certains. La Centrale syndicale espère beaucoup de l'entrevue avec M. Temmar. Ce sera, en effet, l'occasion pour le premier responsable de l'organisation syndicale de rappeler à son vis-à-vis les engagements pris par le gouvernement de payer les arriérés de salaires des 47 000 travailleurs. Déjà dans les négociations qui ont précédé cet accord, il aura fallu plusieurs mois pour arriver à des chiffres consensuels concernant le nombre de travailleurs touchés par la mesure ainsi que le montant à consacrer à cette opération d'assainissement. En fin de compte, il a été décidé de débloquer une enveloppe de 5 milliards de dinars qui servira au paiement de la totalité des salaires non perçus par les travailleurs de 159 entreprises implantées sur tout le territoire national. Des centaines de ces travailleurs sans salaires ont envahi, hier, la Maison du peuple pour protester contre cet état de fait et réclamer de l'Etat la prise en charge de leur revendication. Ce sit-in nous rappelle les nombreuses manifestations organisées il y a quelques mois par les travailleurs afin d'amener le gouvernement et l'UGTA à se pencher sur ce problème. Leur mobilisation avait d'ailleurs fini par payer puisque le ministère des Participations et l'organisation syndicale ont vite fait de se mettre autour de la table pour discuter de ce contentieux. “On s'est mis d'accord. Le dossier est ficelé et des engagements ont été pris de régler le problème, mais sur le terrain rien n'a été fait. On se demande d'ailleurs qui bloque ?” s'interroge une source proche de la Centrale syndicale. Mais, il faut dire que le seul paiement de ces arriérés de salaires ne pourrait être une solution à ces milliers de travailleurs et à leurs entreprises. Celles-ci sont pour la plupart dans une situation des plus difficiles, en raison de problèmes de finances, d'absence de plan de charge… Cependant, malgré cela, elles n'ont pas été dissoutes, ce qui garde intacte la relation de travail entre le travailleur et l'entreprise. Et c'est sur ce volet que les travailleurs s'accrochent pour réclamer leurs traitements. H. SaIdani