Le ministre de l'énergie et des Mines, M. Chakib Khelil, a estimé hier à Washington que la tension sur les prix du pétrole “risque de se poursuivre jusqu'à la fin de cette année, et même au 1er trimestre 2007”. Cette tension est due à “la forte corrélation existant entre la croissance économique et la demande pétrolière dans certains pays comme les Etats-Unis ou la Chine, mais aussi à des facteurs géopolitiques”, a expliqué M. Khelil qui prendra part, demain à Washington, à une conférence organisée par l'Association du corps diplomatique africain. “Il est tout à fait clair que d'ici la fin de l'année, nous allons avoir une forte pression sur la demande pétrolière”, a-t-il affirmé. Pour le ministre, si le marché pétrolier enregistre une certaine tension sur les prix, cela s'explique par la conjugaison de plusieurs paramètres dont la croissance économique de certains pays tels les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, l'Europe, qui entraîne une forte demande en brut, mais aussi les tensions en Irak, Iran ou au Proche-Orient, les problèmes techniques en Norvège ou au Nigeria et la faiblesse des excédents de production. “Il y a une très forte corrélation entre la croissance économique et la demande pétrolière. L'offre sur le marché est suffisante et les stocks sont importants. Mais, une chose est certaine, c'est que personne ne peut prévoir comment va évoluer le marché ou si cette croissance va s'arrêter, se poursuivre ou se stabiliser”, a-t-il relevé. “C'est la préoccupation de ce qui peut arriver à l'avenir qui sera déterminante, d'autant que la pression va augmenter avec la demande d'essence en été sur le marché américain, par exemple”, a fait remarquer M. Khelil. À ces problèmes géopolitiques, s'ajoutent les spéculations boursières, le haut niveau des taxes pétrolières chez les pays consommateurs, des problèmes techniques comme en Norvège ou d'ordre local comme au Nigeria ou en Amérique latine, a poursuivi M. Khelil. Les prix restent élevés, non pas parce qu'il n'y a pas suffisamment d'offre sur le marché, mais parce qu'un problème politique peut entraîner une interruption de la production, ou bien une récession économique qui pourrait conduire à une chute de la demande, a-t-il précisé, évoquant entre autres problèmes celui des capacités de raffinage. R. N./APS