M. Boualem M'rakech président de la Confédération Algérienne du Patronat (CAP) : “Le pacte n'est pas une finalité” “Je rappelle, d'abord, que nous avons élaboré un document sur la situation économique et sociale que nous avons transmis au Chef du gouvernement. Nous avons énuméré dans ce document des propositions sur le pacte économique et social. Nous avons évoqué dans l'aspect social de ce pacte la nécessité d'arriver à un consensus entre les différents partenaires sociaux pour contribuer au développement de l'entreprise que ce soit en terme de croissance ou de salaires. Notre organisation patronale se considère comme étant partie prenante pour réaliser une action commune et concertée avec les pouvoirs publics en vue de concrétiser les objectifs du pacte économique et social. D'ailleurs, les dernières mesures annoncées par le Chef du gouvernement lors de l'ouverture de la 26e session du Cnes nous encouragent davantage dans notre démarche de coopération pour la mise en œuvre de ce pacte dès la prochaine rentrée sociale. Ceci étant dit, le pacte économique et social n'est pas une finalité mais un moyen pour renforcer la concertation entre les partenaires sociaux autour des différentes questions liées au développement socio-économique du pays. Le pacte économique et social doit avoir un lien direct avec la production et la productivité.” Abdelkader Malki, membre du secrétariat national de l'UGTA : “Un pacte sans incidences négatives sur l'emploi” “Nous sommes en train de rassembler les agrégats nécessaires pour y aller vers un projet de pacte économique et social. Le Conseil national économique et social a élaboré, déjà, un document de travail sur ce pacte. La Centrale syndicale a créé un groupe de travail pour examiner ce dossier et proposer un projet de pacte économique et social qui sera soumis au gouvernement avant la tenue de la prochaine réunion tripartite. Nous comptons organiser, également, des conférences régionales dans les différentes villes du pays avec les cadres syndicaux et travailleurs pour débattre du projet de pacte économique et social. Nous avons travaillé sur des documents retraçant l'expérience de certains pays ayant réalisé un pacte économique et social dont la Tunisie, l'Allemagne et l'Espagne. Le projet de pacte qui sera élaboré par la Centrale syndicale doit être soumis à la Commission exécutive nationale (CEN) de l'UGTA pour adoption avant son envoi au Chef du gouvernement. Ce pacte prendra en charge la politique sociale, l'emploi, l'investissement et la situation du secteur industriel. Ceci dit, le gouvernement et les partenaires sociaux doivent y aller vers un pacte économique et social et des réformes économiques qui n'auront pas des incidences négatives sur le niveau de l'emploi et le pouvoir d'achat sur l'emploi”. Ahcène Benyounès, président de l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep) : “Il faut accompagner les entreprises publiques” “Le pacte économique et social est une revendication de l'Unep depuis plusieurs années mais les conditions n'étaient pas réunies pour concrétiser ce projet. Aujourd'hui, les données sont nettement meilleures parce qu'il y a une forte croissance qui progresse chaque année et l'inflation a été maîtrisée. Nous posons le problème des entreprises publiques privatisables qui n'arriveront pas à trouver un acquéreur facilement car leur situation est difficile. Donc, nous appelons les pouvoirs publics à examiner le cas de ces entreprises et à prendre une décision rapidement avant la détérioration de leur situation. Les entreprises publiques doivent être, également, accompagnées dans la lutte contre le marché informel et leur permettre de faire face à la concurrence étrangère”. Mohand Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) : “Un processus long” “Le pacte économique et social est une opportunité qui va permettre aux partenaires sociaux d'examiner les difficultés rencontrées sur le terrain et de proposer les solutions pour y remédier. Je crois qu'il y a une approche convergente entre les différentes parties pour arriver à un consensus sur ce pacte et stabiliser le front social. Ceci dit, le chemin reste encore long”. Faïçal Medjahed