Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) appelle à la mise en œuvre des mesures décidées, en concertation avec les pouvoirs publics dans le cadre des tripartites et du pacte national économique et social. M. Boualem M'rakech, qui nous a reçus jeudi dans le bureau de son organisation, regrette que les engagements pris par les différentes parties ne trouvent pas leur traduction sur le terrain. C'est le cas du secteur financier et bancaire. En dépit des réformes entreprises, les opérateurs économiques souffrent encore de l'accès au crédit. Le président de la Confédération algérienne du patronat rappelle qu'il y a une année, les opérateurs économiques, dont la CAP, les pouvoirs publics et les banques ont convenu une démarche pour assainir la situation et régler l'ensemble des problèmes. “Aujourd'hui, rien n'a été fait”, se désole Boualem M'rakech qui dresse un tableau peu reluisant de la situation économique. “Aujourd'hui, les indices de l'ensemble des activités sont en baisse”, souligne-t-il. “Il y a urgence en la demeure”, a-t-il averti. Le président de la Confédération algérienne du patronat algérien, qui a exposé, mercredi dans la soirée, les propositions de son organisation, concernant le projet de loi de finances 2009, aux membres de la commission du budget, estime que l'éclairage donné par les lois de finances est restreint car limité dans le temps par le recours répété à des lois de finances complémentaires. “Les opérateurs économiques nationaux et étrangers, en l'absence de visibilité à terme, ne peuvent établir de prévisions fiables tant pour leur investissement que pour l'exploitation”, explique-t-il. M. M'rakech estime que le taux applicable aux bénéfices réinvestis n'est pas assez incitatif. La mesure pourrait induire un ralentissement de l'investissement productif au profit des activités commerciales en raison de la lourdeur des charges assumées par l'entreprise. Il faut mettre en œuvre ce qui a été convenu dans le pacte économique. À propos des dernières mesures, prises par les pouvoirs, le président de la CAP salue “la démarche qui consiste à compter sur soi”. M. Boualem M'rakech rappelle avoir toujours dit que la place des investissements étrangers doit être complémentaire à celle du secteur national, qualifiant la décision du gouvernement concernant les IDE “d'excellente chose”. Le président de la CAP souligne la nécessité de créer des entités entrepreneuriales pour répondre aux besoins nationaux. “Seulement si nous avons un environnement hostile, nous ne pourrons pas nous développer”, estime M. M'rakech. “Aujourd'hui, l'environnement n'est pas adéquat. Il faut traiter les contraintes à l'investissement”, souligne-t-il. “La CAP, et les autres opérateurs font chaque année des propositions. Il faut que les pouvoirs publics écoutent les opérateurs”, ajoute le président de la CAP. M. M'rakech estime que le problème dans la mise en œuvre des réformes réside dans l'application. “Nous demandons la mise en place d'un système ou un organe de contrôle de l'application des mesures prises”, suggère-t-il. Le président de la CAP affirme n'être pas contre les mesures de consolidation du secteur public national. Cependant, il souhaite que les mesures soient élargies au secteur privé. “Il faut parler d'un secteur national et de vision nationale. Comment exclure une partie du secteur national ?”, souligne M. M'rakech. Evoquant le pacte économique et social, M. M'rakech affirme que la commission de suivi s'est réunie à deux reprises. La CAP a finalisé et remis l'évaluation de l'application du pacte. “Notre évaluation est qu'il n'y a pas eu encore de mise en œuvre du pacte”, estime le président de la CAP. M. M'rakech affirme que son organisation est en train de finaliser un mémorandum qu'elle présentera à l'Exécutif à la rentrée sociale. Meziane Rabhi