Il n'est pas question pour l'Algérie de revivre la situation déplorable connue en 2001 où les pouvoirs publics ont été sur le point de recourir à l'importation de l'eau. C'est ce qu'a laissé entendre hier Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, lors de son intervention à l'émission En toute franchise, diffusée sur les ondes de la Chaîne III. Le ministre s'est montré très rassurant en résumant la situation actuelle et les projections futures du moins jusqu'à l'horizon 2025 et même 2040. “Nos réserves actuelles s'élèvent à 41,47% en termes d'eau emmagasinée au niveau de l'ensemble des barrages”, dira-t-il, et d'ajouter que la situation est loin d'être inquiétante dans la mesure où l'année dernière, à la même période, nous étions à 32%. “À ce jour, les ressources superficielles moyennes mobilisables par les 57 barrages en exploitation sont évaluées à 2,8 milliards de m3/an, pour une capacité de stockage de l'ordre de 5,7 milliards de m3. Le volume des eaux souterraines exploitées actuellement est estimé, quant à lui, à 3,5 milliards m3/an, ce qui nous ramène à un total de 6,3 avec l'objectif d'atteindre les 7 milliards dans un avenir proche”, a indiqué Sellal avant d'aborder les moyens consentis à même d'assurer la pérennité des nos ressources hydriques. “Quelles que soient nos richesses en la matière, nous sommes contraints, du moins pour le moment, de recourir au dessalement”, a-t-il attesté même s'il a reconnu qu'à terme, ce procédé peut se révéler polluant et donc dangereux. Raison pour laquelle il faut absolument augmenter et diversifier les voies et moyens de production et de mobilisation de l'eau. Cette problématique est d'ailleurs prise en charge dans le cadre du schéma directeur qui rentre dans le cadre du Schéma national de l'aménagement du territoire. Cela se traduit par 13 barrages d'une capacité de 1,5 milliard de m3 et 3 grands transferts permettant de mobiliser à l'horizon 2009 un volume régularisé total de 940 millions de m3/an qui sont en cours de réalisation. Il est question aussi de dessalement et de traitement des eaux usées et de les réutiliser pour l'irrigation (arboriculture), la réhabilitation des réseaux pour diminuer des pertes et le développement des superficies d'irrigation. N. SaIdoun