Les nuits du petit Prince de la chanson raï n'ont certainement plus la douceur des Layali orientales qu'il vient de mettre dans les bacs. Interpellé jeudi dernier dans un aéroport parisien, Mami n'a pu retrouver ses fans à Marseille à la faveur de la Fiesta des Suds. Selon son ex-manager, la star du raï serait victime d'une “manipulation”. “Mami devrait retrouver sa liberté ce soir, c'est ce que m'a affirmé son avocat cet après-midi”, dira Kader, l'ex-chargé d'affaires de Mami à Alger. Contacté par téléphone, notre interlocuteur affirmera que malgré la fin de son contrat, au mois d'août dernier, avec la star internationale, il est toujours resté en contact avec le chanteur. Concernant l'affaire de “violences volontaires et séquestration” pour laquelle Mami est mis en examen, Kader dira qu'il s'agit tout simplement de “manipulation et d'extorsion de fonds”. “La plaignante a déjà un antécédent dans ce genre d'affaires. Il s'agit d'un agent photographe spécialisé dans le raï et qui a déjà travaillé lors de tournées avec Khaled, Bilal ; elle a également travaillé avec Mami pour le compte de sa maison de disques, à savoir Virgin”. Selon M. Kader, la photographe en question avait eu une affaire similaire avec Cheb Hasni. “Les faits remontent à 1991, la même personne avait intenté une affaire en justice contre Cheb Hasni pour reconnaissance de paternité d'une petite fillette, mais la justice française avait tranché en faveur de Hasni”. Notre interlocuteur mettra en doute la véracité des accusations de la plaignante qui se seraient produites lors de la tournée de Mami au Maghreb, cette dernière a eu lieu au mois d'avril 2005. “Si les accusations de la plaignante sont fondées pourquoi avoir attendu le mois d'août 2006 pour déposer une plainte et pourquoi ne l'avoir pas fait lorsqu'elle se trouvait dans le pays en question, en Algérie ou au Maroc ?” se demande M. Kader, qui précisera que Mami devrait comparaître aujourd'hui devant le juge. Coupable où simplement victime de sa gloire, Mami est la deuxième star du raï à faire l'objet d'accusations de ce genre. On se rappelle bien l'épisode du king Khaled, qui comparaissait devant la justice française pour acte de violences contre sa compagne. Quoi qu'il en soit, la promotion de Layali, l'album oriental, raï et r'nb, produit en Egypte, au Liban et en France, qui sort aujourd'hui chez EMI/Virgin, semble bien compromise. Cet opus de 13 titres et qui compte plusieurs duos, notamment avec le crooner arabe l'Irakien Kadhem Essaher, la star du r'nb français Diam's, la sulfureuse Libanaise Elissa et la Franco- Polynésienne Leslie est un mélange de sonorités et de sensibilités. En attendant d'être emportés par l'Orient musicalement reconstitué par Mami, les fans du prince du raï continueront à suivre la fameuse affaire de violences et séquestration. Cela s'appelle le prix de la gloire. Y. S.