La santé mère-enfant a été, avant-hier, au centre des débats de l'APW de Sétif. Dans un rapport alarmant, la commission de la santé, de l'environnement et des affaires sociales a fait état d'un constat accablant. La wilaya de Sétif, qui compte plus de 1,5 million d'habitants, enregistre un grand déficit en matière de couverture dans le domaine de la santé mère-enfant. L'unité mère-enfant dépendant du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif ne compte qu'un seul médecin spécialiste pour la prise en charge des parturientes dans un bassin de plus de 5 millions d'habitants. Pis encore, les médecins spécialistes exerçant dans le secteur privé refusent de “collaborer” avec le secteur public. “Ils ne répondent jamais aux réquisitions notifiées par des huissiers de justice”, nous a affirmé un surveillant médical. Cette situation s'est répercutée sur le moral des 58 sages-femmes de l'hôpital mère-enfant qui compte 185 lits techniques. Les femmes sont souvent évacuées des 5 secteurs sanitaires et de l'unité de Bela vers les hôpitaux de Constantine. À ce sujet, les élus ont recommandé de réactiver le système de conventions avec les médecins privés pour la prise en charge des cas difficiles surtout que les spécialistes privés assurent ce travail au niveau des cliniques privées qui poussent comme des champignons. Les membres de ladite commission ont proposé aussi de transformer l'unité mère-enfant du CHU de Sétif en un établissement hospitalier spécialisé pour donner de meilleures prestations. Notons que l'hôpital mère-enfant de Sétif a réalisé, durant les neuf premiers mois de l'année en cours, 1 940 actes opératoires et 7 954 accouchements sur les 10 959 admissions enregistrées. Faouzi Senoussaoui