Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière a dépêché, hier, une commission d'enquête conduite par le professeur Ouahdir, directeur de la prévention, pour s'enquérir de la situation épidémiologique dans la région à la suite de l'épidémie de typhoïde qui frappe depuis la mi-octobre dernier la région d'El- Oued. L'intervention du ministre, à travers cette commission, est venue après l'enregistrement de plus de 200 cas de typhoïde jusqu'à hier et dont 60 ont été confirmés, selon des sources hospitalières. La pathologie a touché, jusqu'à présent, huit communes. Reguiba (20 cas confirmés), El-Oued (28 cas confirmés) et Bayada (7 cas). Les communes de Guemmar, Robbah, Debila et Mih Ouensa ont enregistré 1 cas chacune. C'est la première fois que la commune frontalière Taleb-Larbi a connu cette maladie qui ne cesse de se propager. On signale 1 cas confirmé à son niveau. Les personnes atteintes de typhoïde sont généralement des enfants dont l'âge varie entre 2 et 17 ans. Aussitôt arrivé sur les lieux, le directeur de la prévention du ministère de la santé s'est joint à la cellule de crise constituée par le wali d'El-Oued pour déterminer l'agent causal de cette pathologie qui a déjà frappé dans la région au mois de novembre de l'année 2005, dans des circonstances semblables. Selon lui, l'eau du réseau public est suspecte et elle peut être derrière cette maladie à transmission hydrique. Les fuites constatées au niveau du réseau pourraient avoir causé la typhoïde. Il a écarté, complètement l'hypothèse avancée par les autorités locales selon laquelle le jus de palmier serait la cause de la typhoïde, en précisant que les populations de la région consomment ce jus durant toute l'année, et aucun cas de typhoïde n'a été enregistré auparavant. Selon des sources médicales, les responsables de la santé craignent l'augmentation de malades eu égard au nombre élevé de personnes porteuses du bacille typique. Par ailleurs, selon des sources bien informées, le ministère de l'intérieur et des collectivités locales dépêchera, quant à lui, une commission d'enquête qui se rendra durant la semaine en cours dans les communes touchées par cette pathologie pour vérifier si les APC contrôlent les châteaux d'eau et le réseau d'AEP, ainsi que la situation financière des communes dont les budgets sont déficitaires et qui n'arrivent même pas à régler les factures d'achat de l'eau de Javel. Khaldi B.