Le projet de l'autoroute Est-Ouest, qui est au centre du programme du président de la République et qui représente le plus grand chantier du pays, a été au centre des discussions de Pékin. Devant les responsables de Citic, qui est retenue pour la réalisation d'un tronçon du projet, le président a rappelé que “nous avons payé très cher le coût de ce projet et j'insiste auprès de vous sur le respect des délais de réalisation et sur la qualité de l'ouvrage qui doit être mondialement reconnu”. Comme modèle de réalisation et de délai, le Président a pris l'exemple du stade de Pékin qui a été confié à la même entreprise. La question des délais a constitué une des conditions de l'Algérie qui a imposé des pénalités aux entreprises en cas de manquement. D'ailleurs, ces pénalités ont été revues à la hausse lors des négociations des contrats. S'agissant de la qualité de “l'ouvrage”, le Président a insisté également sur “le bon travail”, car il y va, au-delà de l'exigence algérienne, de la réputation de Citic, n'a pas manqué de noter le Président. L'offensive des entreprises asiatiques, dont les chinoises dans les grands projets du programme 2005-2009, n'a pas laissé indifférents les différents groupes internationaux et soulevé des contestations de la part des partenaires habituels de l'Algérie. Le rappel du Président semble être motivé par, d'une part, les relations historiques entre la Chine et l'Algérie et, d'autre part, les perspectives qui s'ouvrent à la faveur des nouveaux accords qui viennent d'être signés à la fois avec le continent africain et les accords bilatéraux qui sont le fruit de la nouvelle orientation politique chinoise. Par ailleurs, les deux présidents, Hu Jintao et Bouteflika, ont signé hier une “déclaration sur le développement des relations de coopération stratégique, ouvrant ainsi la voie à un nouveau type de partenariat entre l'Algérie et la Chine”. Dans le même cadre, sept accords de coopération bilatérale ont été signés par les deux pays. Ils portent sur l'extradition judiciaire, l'entraide judiciaire, un protocole de coopération économique et technique, une convention de non-double imposition et de prévention contre l'évasion fiscale, un protocole d'entente de contrôle de qualité des produits industriels, des denrées alimentaires et un accord sur le transport civil. Le président Bouteflika a renouvelé son appel aux entreprises chinoises à participer à la réalisation du programme de soutien à la relance économique pour les cinq années à venir auquel est consacrée une enveloppe financière de 90 milliards de dollars. Le volume des échanges entre l'Algérie et la Chine, qui ont connu un bond appréciable ces dernières années, devrait atteindre à la fin de l'année en cours 2 milliards de dollars. Le Président a insisté sur la nécessité de transformer le contenu du partenariat entre les deux pays en relations stratégiques privilégiées. La nouvelle vision partagée est axée sur la coopération Sud-Sud, un partenariat susceptible d'atténuer les effets de la mondialisation. Djilali B./APS