La réalisation de l'autoroute Est-Ouest sera achevée à l'horizon 2009, conformément au programme complémentaire de soutien à la croissance économique (PCSCE) pour la période 2005-2009 qui table sur un budget ambitieux de 60 milliards de dollars. Le consortium japonais COJAAL sera chargé de la construction de la portion est de l'autoroute, soit une distance de 399 km depuis la frontière tunisienne jusqu'à Bordj Bou Arréridj. Deux groupes chinois Citic et CRCC ont annoncé leur collaboration pour développer la portion centrale longue de 169 km, qui reliera Bordj Bou Arréridj à Chlef, ainsi que la portion ouest longue de 359 km, qui reliera Chlef à la frontière marocaine. L'autoroute est-ouest reliera Annaba à Tlemcen sur une distance de 1 216 km, un trajet estimé à 10 heures de route. Le cabinet conseil oxford Business Group estime que cette autoroute engendrera pour le pays des retombées économiques considérables, sachant que 85% des échanges commerciaux du pays sont réalisés par voie routière. Ce projet devrait également stimuler la création d'entreprises et, pourtant, la création d'emplois en dehors d'Alger, et répartir ainsi l'activité économique de façon plus équilibrée, en dehors de la capitale congestionnée et de sa périphérie, au profit de la région côtière jusqu'aux frontières du pays. Pour sa parts, le directeur de la Compagnie d'emballage et de transport (CET), filiale du groupe allemand IPSEN, M. Olivier Durand, estime que "la nouvelle autoroute permettra d'augmenter le taux de productivité et de réaliser des gains de temps et d'efforts considérables. Il s'agit d'un enjeu économique majeur pour l'économie algérienne". Les bénéfices générés par ce projet ne se limitent à cela. Le projet va également permettre de relancer le plan de construction d'une autoroute interMaghreb encore plus longue, qui s'étendra sur 7000 km et qui reliera l'extrémité ouest du Maroc à l'extrémité est de la Tunisie. Elle devrait effectivement encourager les relations commerciales intermaghrébines et connecter les différents pays nord-africains. Pour justifier la préférence du gouvernement pour une autoroute à 3 voies plutôt qu'à 2 voies, qui a entraîné une réévaluation du coût à la hausse de 30%, le cabinet conseil britannique évoque la croissance du parc automobile et l'augmentation de la circulation routière. OBG indiquera également que l'autoroute sera entièrement construite conformément aux normes de qualité européennes, comme par exemple les normes antisismiques ou autres normes de sécurité optimale pour une fiabilité plus grande, ce qui a renchérit le coût de 10 à 15%. Il en reste néanmoins que OBG met en avant le fait que le coût par km d'autoroute construit est estimé à environ 955 millions de dinars (12.9 millions de dollars), soit un prix inférieur au prix moyen appliqué en Europe qui varie entre 15 et 21 millions de dollars par km construit. Il serait également utile de rappeler dans ce contexte que le président de la République, qui était dernièrement en visite en Chine a saisi cette occasion pour se rendre sur le chantier du futur stade olympique de Pékin dont les travaux ont été pris en charge par le groupement CITIC. Il a d'ailleurs été impressionné par les travaux de l'entreprise chinoise qui rappelle-t-on prend en charge la réalisation de deux tronçon de l'autoroute Est-Ouest. Dans ce contexte M. Bouteflika a insisté sur la nécessité du respect des délais de livraison ainsi que des normes de qualité. L'autoroute Est-Ouest, longue de 1 216 km, représente un chantier titanesque. C'est le plus grand projet d'envergure internationale en cours de réalisation en Algérie. Cela donnera un nouveau souffle à l'économie algérienne et permettra le désenclavement et le développement de certaines régions reculées du pays.