Lorsqu'un enfant ne possède que les quelques mots de la rue qui, le plus souvent, baignent dans une ambiance dominée par l'inconvenance, la muflerie, l'impolitesse, l'indélicatesse et la grossièreté, souvent accompagnées de violence, il devient alors et à son corps défendant, systématiquement discourtois, impoli, voire agressif. Voilà une des raisons qui font que la connaissance d'un plus grand nombre de mots, c'est-à-dire un vocabulaire adéquat et fourni, pallie et offre à l'enfant des substituts plutôt attractifs. En effet, la possession d'un vocabulaire riche, varié, attachant permet à l'enfant de faire le choix d'un langage correct qu'il utilise dans son environnement immédiat. Cela contribue à façonner sa personnalité dans la civilité, loin de toute goujaterie. Lors d'un séminaire international, tenu à l'occasion de la Journée internationale de l'enfant, des spécialistes ont confirmé cet état de fait qui convoite l'esprit de l'enfant de par son innocence. Il a été prouvé que les mots acquis par lui dans sa prime jeunesse ne sont pas si neutres que nous le pensons dans la mesure où ils interviennent dans l'évolution et les transformations mentales qui le façonnent. C'est avec le premier lot de mots du vocabulaire qu'il acquiert que l'enfant entre directement dans le monde de la communauté et de la communication. Il devient ainsi l'image verbale d'une langue. Ainsi, les langues sont donc un instrument orientable et positionnable à volonté et dépendent de la mission (des missions) qui lui est conférée. C'est subséquemment qu'apparaît dans une même langue ou dans des idiomes distincts, des langues dites “violentes” et des langues dites “douces”. Afin que l'enfant ne soit pas l'otage d'un réduit lexical, la combinaison de l'école et du milieu familial, deux milieux déterminants, devrait strictement veiller au choix des mots à lui inculquer. C'est ainsi que lui seront offerts les moyens nécessaires qui lui permettront de contrebalancer et d'éviter les pièges des tentations langagières. ABDENNOUR ABDESSELAM