Une rencontre organisée par le bâtonnat de Tlemcen sur l'émigration clandestine s'est tenue à Ghazaouet où les magistrats ont planché sur le vide juridique qui doit être comblé. Le phénomène prend des proportions alarmantes, notamment dans les régions ouest du pays avec l'interception de harragas quotidienne. Le vide juridique doit être comblé, insistent les magistrats. “L'émigration clandestine et la loi” étaient au centre d'une journée d'étude initiée par le barreau de Tlemcen. Cette manifestation a rassemblé de nombreux juristes des barreaux de Tlemcen, Oran, Chlef et Blida et un représentant du ministère de la Justice, des magistrats de la cour de Tlemcen et de nombreux parlementaires. Des communications ont été données par d'éminents juristes, à savoir Mmes Borsali Kara et Boukhatemi du barreau d'Oran et MM. Rahal et Khalil, des barreaux de Tlemcen et Blida. Me Rahal abordera la nécessaire mise en adéquation de la législation régissant le code et le droit maritime algérien avec les ambitions économiques du secteur portuaire. Il soulèvera la nécessité pour l'Algérie de disposer d'un arsenal juridique à même de pouvoir réprimer les atteintes à l'ordre public maritime de quelque nature qu'elles soient. À cet effet, notre juriste déplorera la disparition du corps de la Gendarmerie maritime qui jouait autrefois un rôle très actif dans ce domaine. Passant au problème de l'immigration clandestine, celui-ci s'interrogera sur la nature de la politique à adopter face au vide juridique rencontré devant ce nouveau phénomène que connaît l'Algérie. Le pays fait face actuellement à une véritable hémorragie “de ses forces vives et nos jeunes qui, hier, prenaient le chemin des maquis, prennent aujourd'hui celui de la mer”, mettra en garde notre conférencier par cette conclusion lourde de sens. De son côté, Me Borsali-Kara fera justement remarquer à l'assistance, qu'avant de penser à ceux qui ‘‘partent'', il faudrait tout d'abord penser à ceux qui “restent” en essayant d'œuvrer à leur offrir un cadre de vie un peu moins morose afin de leur ôter l'envie de partir. Sa consœur, Me Boukhatemi orientera le débat sur le droit maritime et la mer. On ne s'intéresse pas suffisamment à la mer, on lui tourne le dos, dira-t-elle, et pourtant celle-ci touche pratiquement tous les secteurs de l'activité juridique. Elle rappellera aussi le problème des conteneurs en souffrance sur les ports algériens. Elle cite, pour exemple, celui d'Alger où plus de 20 000 sont actuellement en souffrance. Dans son intervention, Me Boualem Khalil, du barreau de Blida, évoquera la spécialisation du magistrat et de l'avocat qui se trouvent confrontés aux nombreux obstacles empêchant de jeter les bases d'une répression efficace des infractions dans les eaux maritimes. Ali Moussa Jamel