L'Association pour l'aide psychologique, la recherche et la formation (SARP) a organisé, jeudi à Alger, une journée scientifique annuelle sous le thème : “Problématiques de l'adolescence”. La première séance de la matinée, présidée par le Pr Mustapha Haddab, a permis à un public nombreux, composé de médecins, psychologues, pédopsychiatres et psychothérapeutes, de participer à des débats à la suite des interventions du Dr N. Khaled, “À propos d'une expérience de groupe avec les adolescents victimes de violences terroristes”, et de M. K. Mekiri, “Adolescents entre situation traumatogène et protection familiale”. La seconde séance fut présidée par M. S. Laboudi. Mlle R. Belhouchet a exposé une expérience qui dure depuis un an déjà autour d'un concept nouveau : “La ludothèque. Ceci est un espace de rencontres, d'échanges et de jeux créé pour des enfants de 5 à 14 ans. Entre le ludique et le thérapeutique, cet espace se veut culturel et socio-éducatif, il est en étroite relation avec les écoles, les crèches et les hôpitaux et doit répondre aux besoins de chaque quartier.” Le Dr M. Laroussi (psychiatre) axera son exposé sur les rapports qui s'établissent au sein d'une famille, lors d'un événement traumatique majeur (inondations, séisme, attentat et perte brutale d'un parent proche). Le Dr Laroussi déclare : “Avant de prescrire une thérapie dans ce cas de figure, il est impératif de définir le traumatisme et la victime. Un événement traumatique majeur intervient lorsque la victime est blessée, a failli mourir, ou voit son intégrité physique menacée.” S'ensuit l'allocution du Pr Philippe Gutton (psychothérapeute et docteur de la revue Adolescence) dont le thème sera : “Adolescence et traumatisme”. Il est à noter que lors des débats ayant suivi chaque intervention, le professeur Gutton s'est exprimé, donnant son avis de spécialiste, étayé en cela par des exemples pris dans sa propre expérience de thérapeute. L'après-midi, sous la présidence du Pr R. Messili, le Dr Bernard Doray (psychiatre) est intervenu sur le thème “Psychothérapies et resymbolisation”, Mme H. Laidli a abordé le thème de “La toxicomanie à l'adolescence ; une vignette clinique”. Le Pr C. Bouatta a axé son intervention non pas sur “les adolescents en souffrance”, mais sur “leurs parents”, car, dit-elle, “dans ce cas de figure, peu de place est accordé aux parents”, puis, ajoute-t-elle, modifier l'intitulé de son exposé par : “Quand l'adolescent fait mal à ses parents”. Dernier spécialiste à intervenir, le Pr Gutton avec une communication dont le thème sera : “Nouvelles orientations théoriques concernant l'adolescence”, avec une conclusion simple, mais tellement évidente, à apporter aux problématiques de l'adolescence. Selon Gutton, “l'accompagnement suppose un accompagnement familial. On ne peut pas être artiste dans un milieu non artistique, et pour cela, il faut qu'il y ait une ambiance propice. La thérapie familiale implique d'être présent dans l'environnement de cet adolescent, donc travailler davantage sur cet environnement que sur l'ado lui-même”. Nora SARI