Après la tenue de l'assemblée générale ordinaire de la JSK qui a été marquée mercredi dernier par l'adoption à l'unanimité des bilans moral et financier de la saison 2005/2006, le président Mohand Chérif Hannachi affichait beaucoup d'assurance et de sérénité, surtout que cette AG dont on dit quelque peu tumultueuse s'est finalement déroulée le plus normalement du monde. N'est-ce pas là l'occasion de dresser un bilan avec le président de la JSK qui aura fait face ces derniers mois certainement à la plus grave crise de la JSK de ces dernières années. Liberté : Finalement, votre AG-bilan s'est déroulée sans aucun problème ? M. C. Hannachi : Elle s'est déroulée comme d'habitude en toute sérénité car nous n'avons rien à cacher dans la gestion du club. Pour preuve nous avons même ouvert les portes du club pour que tout le monde accède à l'AG, y compris les supporters qui savent que le JSK est un club sérieux et propre. Et si les bilans moral et financier ont été approuvés à l'unanimité, cela prouve que la JSK reste un grand club qui ne tardera pas à retrouver la sérénité malgré un début de saison très difficile. Avec les derniers résultats enregistrés, je pense que la confiance est revenue et que la JSK ne tardera pas à retrouver la place qui est la sienne. Vous pensez sincèrement que la JSK a retrouvé sa sérénité et sa rage de vaincre après un début de saison catastrophique ? Les mauvais résultats de début de saison étaient prévisibles, nous n'avons pas bien travaillé durant l'intersaison et nous avons eu plusieurs joueurs blessés ainsi que deux joueurs opérés. Dès que j'avais finalisé avec Azzedine Aït Djoudi, je lui ai signifié qu'il fallait axer beaucoup d'efforts sur le côté physique qui laissait à désirer. Avec une telle remédiation les bons résultats n'ont pas tardé à revenir et je suis persuadé que le club s'en sortira pour jouer comme toujours l'une des quatre ou cinq premières places du championnat. Avouez que la JSK a connu un début de saison catastrophique. Sincèrement, vous n'avez jamais douté ? Avec toutes les manipulations orchestrées à Tizi Ouzou, j'avoue que j'ai quelque peu douté, ce qui est tout à fait normal car lorsqu'on salit les noms des dirigeants à travers les murs et les façades de Tizi Ouzou, et lorsque des décisions confidentielles prises en réunion de travail du comité directeur sont étalées à travers toute la presse, ce qui est grave, j'ai commencé à douter mais comme je suis un enfant du club qui a passé toute sa vie au club, de 1963 à ce jour, j'ai dû tout endosser pour l'intérêt du club. Dites-vous bien que lors des premiers matches de la saison, des gens ont été payés pour casser le club et siffler les joueurs tout en encourageant les clubs adverses, j'estime que cela est très grave et c'est tout à fait normal que le doute s'installe. Mais après le match contre l'USMA, notre public est revenu en force et j'avais compris que la JSK allait redresser la situation et relever la tête comme il faut. Pourtant, par le passé vous avez déjà fait face à des crises similaires… Non, non et non ! La JSK n'a jamais connu une crise comme celle-là ! Par le passé nous avons connu quelques “crises de résultats”, mais les supporters ont toujours soutenu la JSK. Mais cette année, il y a de graves sabotages caractérisés contre le club car des gens ont été manipulés pour insulter les joueurs et vous savez bien que lorsque le moral prend un sacré coup, on perd confiance et l'on ne sait plus jouer. Heureusement que le public a compris que la situation ne pouvait guère durer puisqu'il est revenu en masse et les résultats n'ont pas tardé à se concrétiser sur le terrain. Depuis quelque temps, l'on assiste à une véritable symbiose entre la JSK et son public. Vous ne pensez pas qu'en 2004, l'année du 12e titre, la JSK faisait le plein sous la houlette du duo Aït Djoudi/Saïb et qu'il aurait fallu maintenir ce staff gagnant ? Tant mieux si Aït Djoudi, qui est un enfant du club, est finalement revenu tout comme Moussa Saïb dont je regrette le départ car il aurait pu apporter à l'équipe toute son expérience. Sincèrement, je regrette que Moussa soit parti, mais l'essentiel est que Azzedine accomplit du bon travail et nous ferons tout pour l'aider. Il y a une très bonne entente entre moi et Aït Djoudi, et nous réfléchissons ensemble pour lui trouver bientôt un adjoint. Vous avez des préférences pour un entraîneur adjoint ? Non, pas pour le moment ! Mais nous réfléchissons à cette question et moi et Aït Djoudi nous ne tarderons pas à prendre une décision convenable et profitable au club. Et cette fameuse AG élective du 23 décembre, vous la maintenez quand même ? Oui, elle est maintenue ! Je l'ai promise et je la maintiens. Je suis démocrate et je rappelle que celui qui peut apporter un plus au club est le bienvenu, et je serai toujours derrière le club au cas où je venais à partir. À ce propos vous allez renouveler votre candidature à la prochaine AG élective ? Pour le moment, le plus important est de bien gérer le club, jusqu'à la prochaine AG élective car la JSK n'est pas le genre de club à faire appel à un directoire. Pour le moment, il y a un seul responsable à la tête du club, je suis là et j'assumerai mes responsabilités jusqu'à la tenue de cette AG. Dans toute l'histoire de la JSK, il n'y a jamais eu de directoire et ce n'est pas cette année qu'on le fera. La JSK, depuis sa naissance, a toujours été coiffée par un président depuis l'époque des Mohamedi, Abtouche, Khalef et autres Benkaci et ce n'est pas aujourd'hui qu'on va faillir à la règle. Au fait comment expliquer que les joueurs de la JSK se sont libérés depuis quelques semaines ? C'était prévisible ! Prenez le cas de Hemani qui a été insulté, il y a quelques semaines lorsque des gens voulaient casser le club. Et lorsque le public a compris, tout le monde a scandé le nom de Hemani. Je pense que cet exemple est édifiant à plus d'un titre. De par le monde, les supporters d'un club soutiennent leur équipe durant tout un match et au coup de sifflet final, libre à eux d'applaudir ou de siffler les joueurs selon le résultat et le rendement sur le terrain. Par exemple, j'ai assisté cette semaine à la défaite du club de Sfax en Ligue des champions face au Ahly du Caire, mais tous les supporters sfaxiens ont salué sportivement leur équipe malgré leur déception comme cela se passe à Madrid ou Barcelone. Et au moment où je quittais le stade de Radès, et que je partageais la peine des Sfaxiens, j'avoue que j'imaginais mal la JSK perdre de la sorte une finale de Champions League et au stade du… 5-Juillet ! Pour revenir à votre bilan financier, on remarque que l'apport des sponsors s'élève à 10 milliards alors que les subventions de l'Etat s'élèvent seulement à 2 milliards ? Pour ce qui est des subventions et des recettes du stade, cela est insignifiant et il n'y a que les sponsors qui sauvent le club. Sur ce plan, j'ai eu une entrevue cette semaine avec le wali de Tizi Ouzou qui m'a rassuré d'aider davantage le club surtout que le projet du futur grand stade omnisports de Tizi Ouzou sera un atout important pour l'avenir de la JSK. On parle aussi d'un nouveau tartan et d'un nouvel éclairage pour le stade du 1er-Novembre ? Là aussi nous avons reçu des promesses fermes pour que le stade du 1er-Novembre soit revêtu d'un tartan de dernière génération et que l'éclairage sera rénové, car le football pratiqué en nocturne est souvent de meilleure qualité surtout en période de grosses chaleurs. Des recrutements en vue pour le mercato… Nous sommes obligés de recruter quelques joueurs de qualité, notamment sur le flanc gauche de la défense, ce qui va combler un vide et libérer un excellent joueur comme Douicher qui est beaucoup plus utile encore au milieu du terrain. Donc après la période noire du début de saison, les nuits blanches que vous avez certainement connues, c'est de nouveau un horizon rose pour la JSK ? Pour moi, peu importe les couleurs car je ne cesse de rappeler que je suis un enfant du club qui a assez souffert pour ce club. J'estime que je suis un homme public que certains estiment et que d'autres détestent. Dans la vie, il n'y a pas d'hommes parfaits. Je reconnais que je commets parfois des fautes comme tout le monde mais une chose est sûre, j'aime mon club et je fait tout pour que la JSK reste toujours au sommet de la hiérarchie. M. H.