Si certains estiment que c'est une progression logique depuis qu'il joue parmi l'élite, il n'en demeure pas moins que sa mise à l'écart “momentanée” de l'équipe nationale de football par le coach Jean-Michel Cavalli a fait que le maître à jouer sétifien s'est révolté à sa manière et démontré, par la même occasion, qu'il reste un élément sur lequel il faudra bien compter. Ses prestations depuis le début de cet exercice avec son team, notamment durant les matches de la Ligue des champions arabes, n'ont laissé personne indifférent quant au talent de l'enfant de Bouakeul (Batna). Lundi dernier face à l'Ittihad Djeddah, le numéro dix de l'Aigle noir a fait voir de toutes les couleurs aux défenseurs saoudiens qui constituent à juste titre l'arrière-garde de l'équipe première du royaume wahhabite. D'ailleurs, pour l'anecdote, le désormais ex-coach de Djeddah, Wahid Halilhodzic, craignait beaucoup les individualités que renfermait le onze de Rachid Belhout. Ainsi, lors de l'ultime réunion technique avec ses joueurs quelques heures seulement avant le coup d'envoi de la rencontre, il a exhorté ses joueurs de bien surveiller “le n°10 et l'arrière-droit”, leur a-t-il lancé. “Surveillez-moi ces deux joueurs. Ce sont eux le danger de cette équipe”, a-t-il dit. Finalement, le technicien franco-bosniaque avait bel et bien raison puisqu'à lui seul, Hadj Aïssa a constitué un véritable casse-tête chinois à ses joueurs une fois sur le terrain. “Nous avons amplement mérité notre succès”, nous a-t-il déclaré à l'issue du match de lundi dernier. “Nous nous sommes très bien préparés durant toute la semaine. Nous avons fait le match qu'il fallait faire. Dieu merci, nos efforts ont été récompensés. Et puis, nous avions une revanche à prendre sur cette équipe qui nous a barré la route pour les demi-finales en 2005. Ceci dit, rien n'est encore acquis pour nous. Nous devons garder la tête sur les épaules. Il reste encore une manche à Djeddah. Ça ne sera pas une partie de plaisir. Ils vont jouer le tout pour le tout. Donc, nous avons intérêt à oublier vite ce match. Nous, en tout cas, nous défendrons crânement nos chances pour nous qualifier aux matches de poules”, souligne-t-il un peu plus loin. “Sa place est en Europe” Le lendemain du match, c'est-à-dire mardi dernier, la presse saoudienne a parlé d'une véritable humiliation des leurs face à une équipe qu'ils croyaient à leur portée. Le prestigieux journal Al Watan, l'un des organes les plus vendus en Arabie saoudite, a estimé que les Algériens n'ont pas volé leur victoire, tout en indiquant un peu plus loin la classe du petit prodige ententiste qui a fait des misères aux défenseurs internationaux de Djeddah. “C'est l'un des grands espoirs du football algérien”, lit-on dans un article paru dans l'édition de mercredi. “À l'image de son équipe, il a ridiculisé tous les défenseurs. Comment se fait-il qu'ils l'aient (les joueurs saoudiens, ndlr) laissé jouer comme bon lui semblait… Ses qualités lui permettent, à notre sens, de jouer aisément en Europe”, souligne encore le journaliste. C'est le cas également des internautes du journal Al Okad qui n'ont pas cessé de louer, de leur côté, le génie du Sétifien. “C'est un joueur exceptionnel. Il a fait ce qu'il a voulu sur le terrain. Je lui transmets mes félicitations et bravo”, a écrit l'un d'eux, visiblement épaté par la production de Hadj. Parallèlement à ses belles prestations, Hadj Aïssa a vu sa cote de popularité grimper comme une flèche. Il est convoité par de nombreux clubs des pays du Golfe, tout comme en France. Récemment, un manager français a proposé, en effet, ses services pour le placer dans un club de la Ligue 1. Il est toujours en contact avec les responsables du club phare des Hauts- Plateaux qui évitent, pour le moment, de parler de son départ. “À défaut d'une bonne offre venant d'Europe, Hadj Aïssa continuera avec nous la saison”, nous a confié dans ce sens le manager général, Walid Sadi. Farès R.