Opération de marketing politique ou souci de transparence ? Entamés, hier, les exercices maritimes entre les forces américaines et les forces navales algériennes ont été l'occasion, la première du genre, pour un groupe de journalistes algériens de faire le déplacement sur le “champ des manœuvres”, soit à quelque 40 miles, environ une soixantaine de kilomètres des côtes. Baptisées “Barbary Thunder”, ces manœuvres, qui incluent également des opérations héliportées, la recherche et le sauvetage, les procédures d'interception maritime, le ravitaillement maritime et les exercices de communication ainsi que des échanges d'officiers de liaison, visent, selon Donna Looney, commandante du navire USS Nashville, “la recherche de l'efficacité, la communication entre les deux forces pour bien lutter contre le terrorisme”. “Aujourd'hui, nous focalisons sur le travail avec les forces algériennes pour pouvoir leur apprendre nos méthodes, comme nous avons aussi besoin d'eux, échanger les informations pour lutter efficacement contre toute activité illégale et contre le terrorisme”, a-t-elle ajouté. Interrogée s'il existait quelques liens entre ces manœuvres et celles qui se déroulent dans le Sahel, la responsable des forces américaines a indiqué que “le seul lien est que l'Amérique veut travailler avec ses alliés, mais qu'il n'y avait pas de connexion avec l'opération du Sahel”. Tout comme elle s'est refusée à expliquer exactement le rôle assigné à cette mission dans le cadre de la lutte antiterroriste. “Je ne suis pas autorisée à parler comment lutter contre le terrorisme”, a-t-elle dit. Mais au-delà du propos, cette mission, qui fait partie du travail de la 6e flotte, vaut aussi pour ce que les Américains veulent délivrer : leur savoir-faire. Le USS Nashville, le principal navire qui coordonne les opérations qu'accompagnent trois navires algériens, et sur lequel s'est posé l'hélicoptère qui transportait les représentants des médias, constitue sans nul doute l'une des grandes réussites de la flotte américaine. Véritable vaisseau marin, le USS Nashville est composé de onze niveaux. Et tout y est : une piste d'atterrissage pour les hélicoptères, une unité médicale, un restaurant, des radars pour intercepter autant les bateaux que les avions, des Zodiacs, un bateau encastré chargé au besoin au transport des marins et des véhicules ainsi que des systèmes d'autodéfense de 3 000 balles à la minute. Les manœuvres d'hier qui vont simuler l'interception d'un navire suspect font partie d'une série de scénarii sur des manœuvres conjointes avec le Maroc, la Tunisie, la France, l'Italie, la Grande-Bretagne et l'Espagne. Hier, un hélicoptère marocain y a participé. “C'est un exercice à caractère multinational pour parfaire l'interopérabilité”, explique le lieutenant Bouraoui. À noter qu'un groupe de commandos algériens était également sur le Nashville. “Ils sont ici pour apprendre”, a indiqué l'officier algérien. Karim KEBIR