Falsification d'identité, ouverture de faux comptes CCP, création de sociétés fictives et détournement de pensions de retraite de personnes qui ne sont plus de ce monde. Telles sont les principales accusations retenues contre un réseau de faussaires composé de quatre personnes. L'affaire a été élucidée le week-end dernier par la section de recherches du groupement de Gendarmerie nationale d'Alger après des investigations menées depuis le mois d'août. À l'origine, deux chèques sur le compte du trésorier intercommunal de Aïn Taghrout (Bordj Bou-Arréridj) remis par une dame à un employé des Chèques postaux d'Alger pour encaissement tout en s'excusant de partir sous prétexte que sa voiture était mal garée. L'agent avait commis une première erreur en allant déposer lui-même le chèque chez une collègue au niveau d'un service dont l'accès lui est interdit. Mais c'est à la vérification finale qu'une opératrice avait constaté une anomalie au niveau du code se trouvant au bas du chèque. L'enquête débute donc par l'audition dudit employé qui a déclaré n'avoir aucun lien, ni de parenté ni d'amitié, avec la dame qui, s'est volatilisée sinon juste un numéro de téléphone qu'elle lui a laissé pour la rappeler des suites de l'opération. Il y a quatre jours, à la suite d'une souricière tendue à la dame, une Algéroise habitant Chlef est arrêtée. Au cours de l'interrogatoire, elle reconnaît avoir reçu les chèques en question d'un certain D. M. (40 ans) employé à la poste de Birine (Djelfa). Ce dernier, jouissant de près de vingt ans d'expérience dans la gestion des postes, mettait son savoir-faire dans ce genre de trafic. Méfiant, il changeait constamment de résidence (Fouka, Ouargla, Alger). C'est au niveau de la capitale, alors qu'il était à bord de son véhicule de type Renault Clio, qu'il fut arrêté. Il passe aux aveux en reconnaissant avoir falsifié un tas de documents officiels avec un certain M. M. (42 ans) enseignant dans le moyen à Djelfa. D. M. avait lors de son arrestation un faux carnet de chèques. Mais ce n'est pas tout. Il avait recours à une triste et macabre pratique en retirant des pensions de personnes décédées depuis longtemps. De 2002 à 2004, le mis en cause a encaissé près de 120 millions de centimes sans le moindre scrupule. Les quatre mis en cause ont été présentés avant-hier jeudi devant le procureur de la République qui les a placés sous mandat de dépôt. À noter que 15 chèques d'une valeur globale de 6 milliards de centimes ont failli être encaissés. A. F.