Six membres du réseau de faussaires impliqués dans l'affaire des faux moudjahidine ont été condamnés, par le juge près le tribunal de Annaba, à 10 ans de prison ferme assortie d'une amende de 200 millions de centimes chacun. Vingt autres accusés, à savoir les faux moudjahidine, ont écopé d'une peine de 3 années de prison avec sursis et une amende de 200 millions de centimes, à l'issue d'un procès qui s'est poursuivi jusqu'à une heure très tardive de la journée de mercredi. La genèse remonte à l'année 2006. L'un des principaux accusés, H. Y. Mohamed, âgé de 73 ans, alors, devait appâter les victimes auxquelles il faisait miroiter la possibilité d'obtenir une retraite conséquente contre le misérable pécule qu'ils touchaient chaque fin de mois. Le réseau activait au niveau de la Poste et de la caisse pour obtenir les nouvelles pensions de retraités sur la base de faux documents attestant de leur participation fictive à la guerre de Libération. “H. Y. Mohamed m'a demandé de lui remettre mes papiers d'identité et quelques jours après, je l'accompagnais à la Poste où je percevais ma nouvelle pension, qui s'élevait à 25 000 DA”, a déclaré l'un des accusés à la barre. Quant aux rappels, ce sont les membres du réseau qui se les partageaient. Les retraités, mis en cause, ont pour leur défense affirmé qu'ils ignoraient ce qui se tramait réellement et qu'ils avaient usurpé l'identité de moudjahidine, sans le savoir. “On nous disait que nos retraites ont été augmentées en raison de notre âge très avancé”, a affirmé un autre accusé. Aussi, le pot aux roses a été découvert lorsque l'un des faux moudjahidine avait fait une réclamation auprès de la direction générale de la Caisse nationale de retraite à cause d'une ponction injustifiée, effectuée sur sa retraite. Une enquête a, immédiatement, été déclenchée par les éléments de la Gendarmerie nationale de Annaba qui a mis à nu les activités douteuses de ce réseau. À souligner que le chef de file du réseau, B. Hafid, âgé de 43 ans, actuellement en fuite, a été condamné, par contumace à une peine de 20 ans de prison assortie, également, d'une amende de 200 millions de centimes.