En moins d'un mois, quatre associations de malfaiteurs spécialisés dans le faux et usage de faux ont été démantelées dans la capitale. Hier, un réseau de faussaires qui promettaient à leurs victimes l'acquisition de lots de terrain à bâtir a été présenté devant le procureur de la République qui a écroué les trois principaux incriminés. Le chef de section de recherches du Groupement de la gendarmerie d'Alger, qui a animé un point de presse, a expliqué que ce réseau activait entre Bir-Mourad-Raïs et Kouba. L'appât est plus qu'attirant, un lot de terrain à bâtir situé sur les hauteurs d'Alger. Un rêve pour des centaines de milliers d'Algérois en quête de logement. Le lieu : Les Vergers où le terrain existe effectivement, mais appartient à une EAC. Le propriétaire ou du moins l'exploitant de cette dernière, qui aurait une complicité avec les faussaires, laisse faire les choses ; pour plus de crédibilité, le groupe de malfaiteurs se constitue en coopérative immobilière dont le président est un ancien fonctionnaire en retraite B. B. (53 ans). Il demeure bien entendu que la coopérative en question est fictive et ne sert que comme attrape-nigaud. Pourtant, le dossier administratif de création de la coopérative El-Wiam (la Concorde) dans ce quartier où la valeur du foncier n'est pas à la portée du commun des Algériens ne relève aucune irrégularité apparente. Le premier associé du faux président passe à l'action en recrutant parmi le lot des citoyens crédules. Une victime se présente. On l'allèche avec une fausse décision moyennant la mirobolante somme de 100 millions. Il se trouve que cette même victime est confrontée à un problème de régularisation de la maison qu'elle occupe. Une vieille bâtisse bien de l'Etat. C'est là qu'intervient le troisième complice qui, en réalité, a abusé de la confiance de tout le monde y compris les deux premiers escrocs. Il se faisait passer pour un chirurgien ayant en même temps de solides connaissances auprès des services des domaines. Il poussera son culot jusqu'à remettre à la victime une fausse décision de régularisation. Seulement, cette dernière constatant la facilité avec laquelle les documents étaient procurés, a eu quelques réticences. Avant de remettre l'argent promis aux escrocs, la victime fera un tour du côté de la brigade de gendarmerie pour l'aviser de l'affaire. La souricière est tendue. L'un des trois escrocs est arrêté. Il dénoncera les deux autres. Le trio malfaiteur a été présenté devant le tribunal de Bir-Mourad-Raïs, et écroué. Ali Farès