Selon Djallal Toufik, conseiller du gouvernement sur les questions de drogue, le royaume alaouite ne produit que 12% de ce que produit le marché américain. Les autorités marocaines ont délégué Djallal Toufik, conseiller du gouvernement sur les questions de drogue, pour assister à la conférence d'Alger. En prélude de sa communication aujourd'hui sur la stratégie de son pays en matière de prévention et de lutte contre les stupéfiants, il a fait une brève intervention, hier, dans laquelle il a rejeté en bloc les assertions selon lesquelles le royaume alaouite est le premier producteur mondial de résine de cannabis. “Le Maroc ne produit que 12% de ce que produit le marché américain”, rectifie-t-il. Pourtant, les plus hautes instances internationales, dont l'Office des Nations unies pour la lutte contre la drogue et le crime, stigmatisent régulièrement notre voisin de l'Ouest et le désignent comme le premier fournisseur de la planète sur la base de statistiques fiables. Selon l'ONUDC, 47 400 tonnes de cannabis (3 000 tonnes de résine) y sont produites annuellement, soit 60% de la production mondiale. Près de 70% des familles de la région du Rif vivent de cette activité. D'où la difficulté des autorités du royaume à démanteler les cultures. Depuis quelque temps, une stratégie d'envergure est mise en œuvre. Sur 100 000 hectares de terre infestés de plants de cannabis, 30 000 ont été assainis. Cependant, la conversion des cultivateurs coûte cher à l'Etat. Le Maroc considère que la lutte contre ce trafic n'est pas de son seul ressort. Sur le plan international, il faut dire que les initiatives restent encore timides. Alors que l'ensemble du marché des stupéfiants représente 500 milliards de dollars — le second après celui des armes —, 50 milliards de dollars uniquement sont consacrés à la lutte contre les réseaux des trafiquants. S. L.