Allant jusqu'à qualifier les directeurs d'écoles de “criminels inconscients” et la situation des établissements scolaires de “catastrophique et d'inhumaine”, le wali compte prendre des mesures extrêmes. Devant la situation déplorable qui prévaut au sein de la majeure partie des établissements scolaires de la wilaya de Annaba, le wali va prendre des mesures extrêmes à l'encontre des responsables concernés. Il en a, en tout cas, exprimé l'intention publiquement lors de la tournée d'inspection marathon qu'il effectue à travers les 319 infrastructures scolaires des 12 communes de sa circonscription. La récurrence des problèmes liés à la dotation en équipements et en fournitures nécessaires au bon fonctionnement des écoles, des CEM et des lycées, et à leur entretien, a amené le chef de l'exécutif à qualifier de “catastrophique et d'inhumaine” la situation du secteur de l'éducation. D'autant plus que l'argent nécessaire au bon fonctionnement desdits établissements, qui disposent en moyenne de 30 à 100 millions chacun pour leur gestion courante, et de la manne financière de l'Etat pour les dépenses importantes, est disponible. Un avis que partagent, d'ailleurs, les élus locaux et les directeurs qui ont accompagné le wali dans sa tournée, depuis les daïras de Chetaïbi et Berrahal en passant par celle de Aïn Berda. Il a été constaté, en effet, qu'aucun établissement ne répond aux normes élémentaires d'hygiène, de confort et de sécurité requises. Autant les élèves que les enseignants ne disposent pas du minimum décent à l'intérieur des salles de classes. Le chauffage n'y est pas assuré pour des raisons diverses : les poêles à mazout sont, soit carrément hors d'usage, soit neufs mais non branchés, dans d'autres cas les écoles n'ont pas du tout été fournies en combustible. Les chefs d'établissements primaires déclarent qu'ils n'ont pas de moyens et rejettent la responsabilité des trop nombreuses lacunes sur les communes. Ces dernières tentent à leur tour de justifier leur incapacité évidente en évoquant les maigres budgets dont elles disposent pour faire face à la situation. Des atermoiements qui ne règlent en rien la situation des élèves, les plus petits surtout, lesquels subissent à leur corps défendant les errements des uns et des autres. Le wali n'a pas hésité à traiter les directeurs de certaines écoles de “criminels inconscients”, tout en s'étonnant que les associations de parents d'élèves n'aient pas réagi jusqu'à présent pour mettre fin au calvaire de leurs enfants. Il a été également constaté la réticence des enseignants qui étaient questionnés sur leurs conditions de travail. Certains se sentaient même obligés de mentir en déclarant sans convaincre que tout “allait bien” au sein de leur établissement. Le wali a annoncé qu'une réunion, qui sera consacrée essentiellement au secteur, une sorte de cellule de crise, devrait se tenir dès la fin de sa visite d'inspection à travers la daïra de Annaba, qui abrite à elle seule 73 écoles primaires, 70 CEM et 32 lycées. A. ALLIA