L'état de délabrement avancé de la RN60 contraint les habitants de la daïra de Bordj l'Emir-Abdelkader, appelés communément les Tazaziens, à emprunter quotidiennement un dangereux tronçon de 200 virages qui serpente hideusement des collines sur une distance de 34 km de la RN14 menant au chef-lieu de Tissemsilt, la wilaya de rattachement. L'étroitesse et la dégradation du tronçon en question, qui remonte à l'ère coloniale, constituent un sérieux danger pour les passagers. Une léthargie s'est emparée de cette misérable bourgade peuplée de médecins, de cadres supérieurs, de personnalités remarquables et d'un fort potentiel juvénile. La population de cette contrée tire la sonnette d'alarme et sollicite l'intervention du chef de l'Exécutif, notamment en ce qui concerne le projet d'extension et de bitumage de la RN60 sur six kilomètres, dont les travaux, selon les habitants de ladite localité, accusent un retard considérable, et ce sans aucune raison valable. Les deux mille mètres de la partie rocheuse et les intempéries, qui justifient cette lenteur, sont seulement des faux-fuyants. Selon nos mêmes interlocuteurs, il est inadmissible d'accorder un délai de 15 mois pour la réalisation d'un aussi petit projet. Cinq mois sont déjà passés, mais le taux d'avancement demeure presque au point mort. Interrogé, le DTP insiste sur les mêmes causes qui justifient ce fameux retard et rassure sur le respect des délais. Lors de notre visite sur les lieux, nous avons noté que la route, encore en chantier, est impraticable, constituant de ce fait un danger permanent pour les automobilistes. Selon les témoignages recueillis sur place, la RN60 est la seule voie de communication de la localité à vocation agricole par excellence, notamment les plaines d'El Farcha, d'Edarga et du Sersou. “Malheureusement, cet isolement est la cause du chômage, de la pauvreté, de la délinquance juvénile, de l'exode, de la cherté de la vie et autres fléaux sociaux”, affirme un habitant. Pis, ces derniers jours, professeurs, étudiants et autres employés de l'administration sont contraints de débourser entre 600 et 800 DA la course pour rejoindre leurs lieux de travail, le matin, et leurs foyers le soir. Car, les chauffeurs de taxi refusent d'emprunter cette route, cédant ainsi la place aux transporteurs clandestins pour exercer leur diktat. Par conséquent, les habitants de Bordj l'Emir-Abdelkader lance un SOS. BOUDIAF EL HADJ