De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar L'état de dégradation avancée des routes secondaires à travers l'ensemble des localités de la wilaya de Béjaïa pousse les usagers, les transporteurs et les citoyens à investir de plus en plus la scène publique pour protester et réclamer l'attention des autorités de tutelle. Effectivement, les chemins de wilaya, les chemins communaux et les pistes qui desservent les localités et les villages éloignés sont pour l'essentiel sérieusement endommagés. Très peu entretenues à défaut d'enveloppes financières conséquentes, les liaisons entre la ville et l'arrière-pays sont partout cahoteuses. Même les axes les plus fréquentés, comme c'est le cas pour le CW 17 qui relie la RN 9 à la RN 43 (Darguina-Tamridjt-Melbou), sont quasiment impraticables et peuvent être qualifiés de très dangereux à la circulation. Bitumé en 1989, le chemin cité en exemple a subi depuis de nombreuses dégradations. Affaissements de terrain par endroits, nids-de-poule, drainage défectueux des eaux pluviales, absence de toute signalisation routière et étroitesse de la chaussée comptent parmi les problèmes fréquemment soulevés par les automobilistes. A chaque saison estivale, le flux se décuple sur cette route secondaire à cause des bouchons interminables qui se forment alors sur la RN 9. Lors du séisme qui avait ébranlé la région en 2006, les pouvoirs publics avaient promis de retaper complètement ce «raccourci» stratégique. Seul le tronçon Melbou-Tamridjt (8 kilomètres) a bénéficié de quelques réparations. Tout le reste (12 kilomètres) attend toujours une hypothétique opération de réfection qui tarde à venir. Dans la daïra d'El Kseur, le CW 43 (El Kseur-Toudja-Béjaïa) se trouve également dans un état de délabrement similaire. Conséquence : les transporteurs revoient constamment leurs prix à la hausse et les citoyens protestent en bloquant la route. Lors d'un récent conflit, la daïra et la DTP, en reconnaissant la légitimité des revendications émises par les concernés, s'étaient engagées à prendre en charge le problème avant la fin du mois de mars prochain. Les populations de la région de Kherrata émettent les mêmes réserves concernant le CW32 qui relie, sur une distance d'une quinzaine de kilomètres, la localité d'Adjiouène (Draa El Gaïd) à la ville de Kherrata. Le dernier revêtement de ce tronçon routier remonte aussi à une douzaine d'années, d'où le nombre de crevasses et d'avaries qui indisposent ses usagers au quotidien. Aujourd'hui, un projet d'élargissement et de bitumage de cette route est plus que nécessaire. A travers toutes les municipalités de la wilaya, sur la bande maritime et dans la vallée de la Soummam, toutes les routes secondaires nécessitent de profondes réparations pour harmoniser la circulation et faciliter la communication entre la zone rurale et l'espace urbain. Au cœur même du chef-lieu de wilaya, les voies qui desservent certains quartiers éloignés comme Ihaddaden Oufella, Oussama ou Ighil El Bordj, réclament aussi des programmes de revêtement et d'élargissement. Au cours de sa récente visite d'inspection dans la wilaya, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, avait dévoilé un ambitieux projet dans ce sens. Ainsi, pas moins de 326 km de chemins de wilaya traversant 33 communes et 815 km de chemins communaux desservant 40 municipalités seront pris en charge dans le cadre du programme de réhabilitation du réseau routier de la wilaya. Au passage, le ministre des Travaux publics a laissé entendre que l'entretien du réseau routier incombera, désormais, à des entreprises spécialisées en la matière. Les usagers attendent avec impatience la concrétisation de cette louable initiative.