Tant redouté, le spectre de la sécheresse semble s'éloigner pour laisser place aux pluies salvatrices. La capitale et la région ouest du pays ont été “arrosées” depuis la soirée de mardi et pendant toute la journée d'hier par de fortes pluies. Des précipitations tant attendues, notamment par les fellahs, que les populations ont accueillies avec joie en espérant qu'elles persisteront. Ce qui semble être le cas, puisque les hauteurs du pays ont été couvertes par les premiers flacons de neige. Autrement dit, la phobie d'un hiver sec et chaud n'est manifestement plus de mise. Tout porte à croire que le ciel sera de plus en plus clément et généreux. Et comme à l'accoutumée, la persistance des pluies, notamment au niveau des régions centre, a soulevé d'énormes inquiétudes. Le souvenir des inondations est toujours vivace dans les esprits. Heureusement que pour ces premières précipitations, les services de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale n'ont recensé aucun dégât. Le seul désagrément causé est la fermeture de certaines routes du côté de la wilaya de Bouira. Il s'agit, en effet, de la RN33 reliant Bouira à Tizi Ouzou, au lieu dit Assawal, commune d'El Asnam et la RN15, reliant les deux wilayas au col de Tirourda, dans la commune d'Aghbalou. Idem du côté de l'ouest du pays où les précipitations ont été accueillies avec un “ouf” de soulagement. À Dahmouni, par exemple, dans la wilaya de Tiaret, les agriculteurs qui ont semé à temps se frottent les mains aujourd'hui. Quant aux habitants du chef-lieu de commune, ils n'ont qu'un seul espoir : que le petit barrage qui les alimente à partir de la retenue de la rocade puisse les alimenter correctement. Ici, la pluie n'a cessé de tomber depuis presque 24 heures sans discontinuer. En fait, c'est toute l'Oranie qui a été arrosée et même abondamment cette veille de week-end. À Oran, les services de la Protection civile ne signalent aucune intervention majeure ni au niveau du vieux bâti ni au niveau des inondations. Cette pluie fine beaucoup plus destinée à l'agriculture et que n'accompagne aucun vent violent pour l'instant n'a causé qu'un banal court-circuit au quartier dit Le Rocher, à la sortie ouest d'Oran. C'est un éclairage public qui a affolé les riverains par les étincelles qu'il a commencé à dégager dès 20h. Rien à signaler également en ce qui concerne les quartiers sensibles tels que Sid El-Houari, les Planteurs ou Ras El-Aïn, sujets à la moindre averse aux éboulements et dont certains ont fait des victimes les années précédentes. À Mostaganem, il a plu durant toute la nuit de mardi et hier par intermittence. On ne signale, au niveau du chef-lieu de la wilaya, qu'un éboulement de sable près du quartier El Arsa. La route nationale reliant Mostaganem à Oran et qui d'habitude est impraticable en pareille saison est ouverte à la circulation sans encombre. Mais jusqu'à quand ? Le dernier bulletin météo annonce des pluies pour les prochains jours, peut-être durant tout le week-end. En attendant, l'ADE maintient le cap de ses restrictions, que ce soit au niveau d'Oran ou des chefs-lieux de commune. L'alimentation en eau restera donc rationnée jusqu'à nouvel ordre, et ce, quel que soit le volume des pluies qui sera engrangé. M. Mohammedi et correspondants