RESUME : Daya n'a pas le choix. Elle répond aux questions de sa cousine sans dire la vérité parfois. Lydia la laisse en paix. Une conversation avec sa tante la laisse pensive. Elle ne s'imagine pas vivre avec sa belle-famille. Elle voudrait en parler à Kamel mais il ne vient pas à leur rendez-vous… Il doit avoir un imprévu, dit Lydia pour lui remonter le moral. Il doit avoir des cours à rattraper. Il peut avoir des examens à passer... Si j'étais toi, je ne me ferais pas de souci ! Daya soupire. C'est la première fois depuis qu'ils se connaissent que l'un d'eux rate un rendez-vous. - Je ne peux pas m'en empêcher, répond-elle. Et s'il lui est arrivé un accident ? émet-elle en paniquant. Aurais-tu entendu parler d'accident ? De blessés ? - Non, il n'y a rien eu de toute la semaine, la rassure Lydia. Tu te fais du souci, pour rien ! - Rien ne le prouve, réplique la jeune fille. Je ne serai rassurée qu'une fois en sa compagnie ! Ce n'est pas normal… - Pourquoi ne lui as-tu pas donné notre numéro de téléphone ? lui reproche Lydia. - Et s'il tombait sur ton père ou sur ta mère ? émet Daya. Non, je ne veux pas de problèmes, même si je meurs d'envie d'entendre sa voix ! - La prochaine fois, donne-le lui et dis-lui de prétendre une erreur s'il tombe sur l'un d'eux ! Comme ça, je n'aurais plus à entendre tes soupirs ! Je pourrais me concentrer sur mes cours ! Daya se confond en excuses. Elle ne s'en est pas rendue compte. Ce rendez-vous raté avait mis au plus bas son moral et plongé dans de sombres pensées, elle a été de mauvaise humeur depuis. Elle regrette de s'être laissée aller. - Cela n'arrivera plus, promet-elle à sa cousine. Rendez-vous ou pas, avec Kamel ou pas dans la vie, je te jure d'être égale à moi-même… Lydia la rassure. Elle la comprend. Daya tente de se montrer plus souriante. En attendant leur prochain rendez-vous, elle se consacre à ses cours. Leur prochaine rencontre arrive vite et elle est bien déçue. Il ne vient pas. Même si elle n'a pas assez d'argent, elle décide de rentrer chez elle. Au village, les nouvelles des uns et des autres circulent rapidement. S'il est arrivé quoi que ce soit à Kamel, elle le saura là-bas. Elle n'a pas tort. Durant le voyage, elle apprend qu'il y a eu deux décès, au village. Kamel a perdu sa grand-mère. Il n'est pas retourné à la fac, depuis. Elle est soulagée et rassurée. Il est seulement secoué par la brutale disparition de sa grand-mère. Dès qu'il se sentira mieux, il reprendra sa vie, là où il l'a laissée. Il reviendra à elle. Ses parents sont surpris par sa visite. - Quelque chose ne va pas ? - Tout va bien, les rassure-t-elle. Vous me manquiez… Vous ne m'en voulez pas si je suis venue sans vous avertir ? - Tu aurais pu téléphoner, dit son père. Je serais venu t'attendre à la gare ! - Je n'avais plus d'argent, répond-elle en baissant les yeux. Vous me manquiez tellement. Est-ce que vous êtes fâchés ? Mohand et Aïcha sont heureux de l'avoir à la maison. Ils en profitent pour se rendre à la campagne. Daya a rarement l'occasion de voir ses grands-parents. Ses oncles vivent encore avec eux. La famille s'est agrandie. Daya a des cousins et des cousines avec qui elle passe de bons moments. Sa grand-mère est vieille et alitée. Elle ne voit presque rien. Elle sourit et garde sa main dans la sienne quand elle lui parle à voix basse. Daya sait que cela n'est pas du goût de sa mère car elles ne se sont jamais entendues mais elle ne veut pas froisser sa grand-mère en retirant sa main. Djohar parle des choses de la vie, à sa petite-fille. Elle lui confie son vœu le plus cher. - Une fille aussi jolie que toi doit bien avoir un amoureux, lui dit-elle. Ne réponds pas ne pas en avoir parce que je ne te croirais pas ! Dis-lui d'activer les choses ! - Mais je ne suis pas encore en âge de me marier ! - Oui mais moi, le temps m'est compté, lui dit-elle en serrant plus fort sa main. Je t'en prie, je voudrais tant partager ton bonheur ! - Je suis sûre que Dieu te prêtera longue vie et que tu partageras les moments forts de la vie de tes petits- enfants, réplique Daya en pensant à Kamel et à leur relation impossible. Elle ne se fait pas d'illusions quant à la réaction de sa famille. Elle voudrait bien mettre sa grand-mère, dans la confidence. Elle espère obtenir sa bénédiction et un appui car ils en auront besoin… A. K. (À suivre)