Les premiers résultats des municipales à Téhéran confirment l'échec des partisans ultraconservateurs du président Mahmoud Ahmadinejad après celui qu'ils ont subi aux municipales en province et pour l'élection à l'Assemblée des experts. Cette dernière institution, la première de fait dans le pays, puisque chargée de nommer le “guide suprême”, le vrai patron de l'Iran, et de contrôler le Conseil constitutionnel, est restée entre les mains de conservateurs, plus pragmatiques et favorable à un dialoguer avec l'Occident. À Téhéran, la liste d'Ahmadinejad n'a obtenu que trois élus municipaux. Pourtant, c'est de la capitale qu'il a grimpé à la présidence de la République, il en était le maire. Le président a été mis en déroute par le courant modéré des conservateurs. Sa propre sœur, qui s'était présentée sous la liste “La bonne odeur pour servir”, a subi une cuisante défaite. Les réformateurs sont parvenus à ressortir sur la scène en arrachant quatre élus dans la capitale, dont Mehdi Chamran, leur président. Les fidèles d'Ahmadinejad devaient auparavant subir une défaite aux élections de l'Assemblée des experts, avec la très nette victoire de l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, lequel avait perdu lors de la dernière présidentielle. Les partisans de l'ayatollah Khamenei, le parrain spirituel d' Ahmadinejad, avaient appelé les électeurs à ne pas voter pour Rafsandjani. “Victoire des modérés, isolement des extrémistes”, titrait le quotidien Kargozaran, proche de Rafsandjani, pour qui les Iraniens seraient favorables aux politiciens modérés. D. B.