L'instruction de l'affaire du magistrat d'Oum El-Bouaghi, Boutarfa Nabil, 35 ans, assassiné dans la nuit du 6 du mois en cours à Annaba, et dans laquelle sont impliqués six individus, a débuté hier au tribunal d'El-Hadjar. Les six mis en cause en l'occurrence Nessasibia Mohamed, 30 ans, Bourouba Ramzi, 35 ans, Belhouchet Mounir, 34 ans, Ghadiri Oualid, 33 ans, Bouzidi Ahmed 35 ans, Senan Ali, 28 ans, ont été présentés devant le procureur. Cinq d'entre eux ont été placés sous mandat de dépôt hier en fin de journée alors que le sixième a été relâché pour des raisons de santé. Les accusés, tous des repris de justice, sont poursuivis pour homicide volontaire avec préméditation, guet-apens, association de malfaiteurs, vol qualifié et faux et usage de faux. L'arrestation des auteurs présumés de ce crime a été possible grâce à une enquête minutieusement menée par les gendarmes de la brigade d'El-Bouni, qui sur la base des deux puces de téléphone portable de la victime, ont orienté leurs investigations vers les appels reçus et émis durant un mois. Les recherches ont abouti à la localisation et l'identification de l'un des membres de ce groupe qui est l'un des principaux commanditaires de l'assassinat et qui était pourtant en possession d'une puce non identifiée. Ce commanditaire connaissait bien la victime. Selon nos sources, c'est son camarade de classe, avec qui il avait fixé un rendez-vous le soir du meurtre. Une fois arrêté, plus précisément vendredi dernier dans la matinée, ce dernier ne tardera pas à divulguer les noms de ses acolytes. L'arme du crime qui appartenait à la victime a été récupérée dans l'après-midi de la même journée auprès d'un second complice habitant la plaine ouest de Annaba. Selon les éléments de l'enquête, ce sinistre groupe, spécialisé dans la revente de la pièce de rechange volée, a préparé pendant plusieurs semaines ce coup macabre. Un des membres de la bande habitant Khenchela s'est rendu à Annaba pour acheter l'arme et le véhicule auprès d'un membre de la bande. Ces deux derniers seraient des islamistes, car ils portaient de longues barbes lors de leur présentation devant le procureur. En attendant, le mobile du crime semble pour l'instant être le vol selon les propres aveux des mis en cause. Pour rappel, le jeune juge Boutarfa Nabil a été retrouvé assassiné dans des conditions mystérieuses, tôt le matin du jeudi 7 décembre dernier par deux balles de sa propre arme de service, avec les mains ligotées aux environs de la commune de Chorfa, 30 kilomètres au sud de Annaba. Ces bourreaux ont signé leur acte criminel comme s'ils voulaient adresser un message : une pratique usitée par les terroristes du groupe islamique arme (GIA). Fils d'un avocat connu à Annaba, le défunt, qui est né et a grandi à la rue Baillard de la cité Auzas de Annaba, occupait depuis trois ans le poste de juge au tribunal correctionnel de Oum El-Bouaghi. Aussi et depuis l'assassinat de ce magistrat, à Annaba, les avis différent d'un observateur à un autre. Les uns parlent de règlement de comptes, d'autres, en revanche, soutiennent que le magistrat a été éliminé, parce qu'il était en possession de dossiers sensibles liés à la mafia de la contrebande et du marché de l'informel. Par ailleurs, et selon une source digne de foi, les dossiers que traitait le magistrat assassiné ont été récupérés par la justice. B. Badis