Un propriétaire d'une agence immobilière, un ancien inspecteur de police, radié du corps pour ses agissements louches et sa nièce s'étaient associés pour abuser des citoyens en quête de logements. Association de malfaiteurs, imitation de cachets officiels, escroquerie, faux et usage de faux, usurpation d'identité et exercice de commerce sans autorisation. Tels sont les chefs d'inculpation retenus contre H. N., H. D. et C. B. au niveau du tribunal d'El-Harrach. L'affaire confiée à la section de recherches du groupement de gendarmerie d'Alger remonte au mois de novembre lorsque O. A. (54 ans) s'est présenté à cette même section pour déposer une plainte contre les mis en cause pour escroquerie. Joignant le geste à la parole, la victime exhiba deux décisions d'attribution de logement, l'une en son nom et l'autre au nom de sa fille. Les documents portent le nom et le cachet d'une des plus importantes entreprises nationales du bâtiment basée à Dar El-Beïda. O. A. a en fait obéi à son instinct de citoyen en quête d'un logement comme la majorité des Algériens. C'est une autre victime, qui ne le savait pas d'ailleurs, qui l'a orienté chez le propriétaire d'une agence immobilière située à Beaulieu dans la daïra d'El-Harrach. Ce dernier (B. S.) aurait des connaissances solides au sein de ladite entreprise de construction. Un rendez-vous est donc pris avec B. S., et là O. A. n'avait qu'à verser deux fois cinq millions de centimes comme garantie en attendant les décisions d'attribution qui lui coûteront 200 millions chacune. Il faut dire que la promesse était de taille puisqu'il s'agissait de logements situés dans le beau quartier des Bananiers (Mohammadia). Une semaine plus tard, la victime a été informée que les documents étaient prêts. Il verse la moitié du prix des logements (200 millions) avec promesse de régler la totalité dès leur réception prévue en janvier prochain. C'est la secrétaire particulière du P-DG de ladite entreprise de construction qui remettra en personne à O. A. les décisions avec cachet et signature de la direction. La secrétaire (N. H.) lui demande de patienter quelques jours avant de prendre possession des logements. N. H. ne travaillait en fait pas seule, son contact avec l'extérieur, c'est H. D. circulant avec de fausses identités (Djamel Amrane, Debane Amrane) et changeant constamment d'adresse. La deuxième victime (Z. M.), qui avait pris attache au début avec O. A., n'a pas tardé à indiquer l'adresse de l'agent immobilier. Les gendarmes constatent alors que le propriétaire de l'agence exerçait sans registre du commerce. Mais la surprise sera découverte lors de l'interrogatoire de N. H., qui s'était éclipsée pendant quelques jours. Elle avouera que H. D. n'est autre que son oncle maternel, un ancien inspecteur de police révoqué pour ses agissements louches. Actuellement, il est activement recherché. Le propriétaire de l'agence immobilière a été écroué à la prison d'El-Harrach. La secrétaire se trouve sous contrôle judiciaire en attendant la fin de l'enquête. A. Farès