Trois affaires d'escroquerie, faux et usage de faux, usurpation d'identité et de qualité et falsification de cachets officiels ont été élucidées par la section de recherches du groupement de la gendarmerie d'Alger dans le courant de cette semaine. Présentée par le lieutenant-colonel Atmani, chef d'état-major, la première affaire remonte au 27 septembre quand les gendarmes sont avisés par un citoyen des agissements d'un groupe de six étrangers (de différentes nationalités africaines). Le citoyen en question avait émis un avis sur internet pour l'achat de matériel de menuiserie. Il reçoit peu de temps après une proposition fort alléchante de la part d'une personne qui serait, selon ses déclarations, le fils d'un grand général d'un pays africain et qui veut rapatrier en Algérie la faramineuse somme de 20 millions de dollars. En contrepartie du service attendu, il lui propose de devenir son associé. Avisés de cette louche affaire, les éléments de la gendarmerie demandent au citoyen de marcher dans la combine. Le marché conclu, l'escroc se dit prêt à envoyer dans une grande caisse les dollars promis sous la couverture d'un bon de fret mentionnant du matériel de menuiserie. Pour cela, et en attendant de recevoir “la marchandise”, le citoyen doit payer 6 500 euros à son “associé” dont le rendez-vous est fixé à l'aéroport Houari-Boumediene. Les gendarmes interviennent à ce moment et arrêtent l'escroc, un Camerounais qui ne tarde pas à dénoncer ses complices (2 Maliens, un Béninois et un autre Camerounais), ainsi que la femme qui les hébergeait au Gué-de-Constantine et le chauffeur qui servait de guide, tous deux de nationalité algérienne. Présentés au parquet d'El-Harrach le 1er octobre, les 8 personnes mises en cause ont été écrouées pour escroquerie, faux et usage de faux, usurpation d'identité, immigration clandestine, défaut de registre du commerce et hébergement d'étrangers sans déclaration. La deuxième affaire dont l'enquête a été menée par la brigade de Béni Mered (Est d'Alger) a trait au faux et usage de faux et falsification de documents officiels, chefs d'accusation retenus contre un homme de 42 ans habitant Bordj El-Kiffan. Agissant sur renseignements, les gendarmes filent le mis en cause durant 15 jours avant de découvrir dans son domicile un micro-ordinateur et des accessoires ayant servi à la falsification de pièces et documents officiels (permis de conduire, carte grise pour véhicule roulant aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, récépissé de dépôt de carte grise, CNI vierge, carte fiscale, vignette auto, acte administratif de désistement de foncier, déclaration de perte, carte de résidence, extrait de naissance, etc.) L'accusé passe sans difficulté aux aveux, déclarant qu'il falsifie ces documents pour des sommes allant de 1 000 à 5 000 DA. Le faussaire a été présenté au parquet d'El-Harrach. La troisième affaire traitée par la brigade de Béni Messous est également liée à l'escroquerie dont s'est rendue coupable une personne qui se faisait passer pour un juge de la Cour suprême. C'est sur plainte d'un citoyen à qui le faux magistrat a pris 2 500 DA pour l'aider à avoir un logement social que l'enquête a été déclenchée. La victime instruite par les gendarmes donne rendez-vous à l'escroc dans le but de lui remette une somme d'argent. Il est pris en flagrant délit. À l'heure actuelle, huit victimes se sont présentées aux services de la gendarmerie et ont porté plainte contre l'escroc qui leur a demandé, en contrepartie de ses services, des sommes allant de 20 000 à 60 000 DA. Présenté au tribunal de Bir-Mourad-Raïs qui l'a écroué, le faux magistrat ne sévira plus. ALI FARES