Passé dans la clandestinité depuis que sa tête est mise à prix à 10 millions de dollars par les Américains, le général Izzat Ibrahim Al-Douri, numéro deux du régime de Saddam Hussein, a été désigné dimanche en tant que : “Président légitime de l'Irak”, par les membres du parti Baâs, qui lui ont prêté allégeance. La résistance du parti Baâs, officiellement dissous par les nouvelles autorités irakiennes, risque de durer encore dans le temps, si l'on se fie aux réactions provoquées par la pendaison de Saddam Hussein. Les partisans de ce dernier n'ont pas perdu de temps pour assurer la continuité en prêtant allégeance, dimanche à l'adjoint du président irakien déchu, en qualité de “président légitime de l'Irak”. En effet, un communiqué diffusé en Jordanie annonce qu'un groupe jusque-là inconnu de membres du parti Baâs de l'ancien dictateur Saddam Hussein a annoncé avant-hier sa soumission au général Izzat Ibrahim al-Douri, qu'il considère comme le président légitime de l'Irak. “Au nom du Rassemblement des citoyens de Bagdad, nous faisons allégeance au général Izzat Ibrahim al-Douri, le président légitime de l'Irak et chef des forces armées”, lit-on dans le document, distribué dans la capitale jordanienne, au siège du parti. Le communiqué aurait été transmis depuis le siège du Baâs à Bagdad, où des dizaines de personnes sont venues présenter leurs condoléances après l'exécution de Saddam Hussein. Pour rappel, le général Ibrahim al-Douri, ancien adjoint de Saddam Hussein, est passé dans la clandestinité, et sa tête est mise à prix à 10 millions de dollars par les Américains. Ayant disparu depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003, il est soupçonné de diriger les mouvements baâsistes qui participent à la résistance en Irak. Cette succession intervient au moment où les forces américaines enregistrent leurs plus lourdes pertes depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003. Selon le site internet www.icasualties.org, qui fait autorité dans le recensement des pertes américaines, le cap des 3 000 soldats américains tués en Irak depuis mars 2003 a été atteint avec la mort, le 28 décembre, de Dustin R. Donica, 22 ans, qui n'avait pas été signalée jusqu'ici. Ce cap des 3 000 morts est atteint au moment où George Bush, sous la pression de l'opinion publique américaine et des cercles dirigeants, étudie une modification de la stratégie, et notamment un éventuel renforcement des effectifs, face à la détérioration de la situation en Irak où les violences quotidiennes ont déjà tué des dizaines de milliers d'Irakiens. Outre ce chiffre de trois mille morts, décembre aura été aussi, avec 111 militaires US tués, le mois le plus meurtrier pour les forces américaines en Irak depuis fin 2004. Le record macabre reste novembre 2004, avec 137 militaires américains tués. Réagissant à l'annonce de ces chiffres, le président américain a affirmé qu'il partageait la douleur de la famille et des proches du 3 000e soldat américain mort en Irak, mais a prévenu qu'aucune issue rapide au conflit n'était envisageable. Enfin, l'émir de l'Armée islamique en Irak (AII), un des principaux groupes de la guérilla sunnite du pays, a appelé les musulmans à “sauver Bagdad de l'occupation iranienne”, estimant que l'Iran est pire que les Etats-Unis, dans “un message urgent” mis en ligne hier sur son site internet. K. ABDELKAMEL