En France, les Algériens constituent la première communauté immigrée. La mieux enracinée. Et pourtant mal organisée. La peur de l'infiltration politique est si prégnante que toute initiative soulève la suspicion. Consciente de ce climat, l'Achraf veut convaincre de sa totale autonomie. “Nous sommes autonomes. Nous sommes apolitiques. Nous ne sommes pas liés aux autorités”, jure son président Abdelkader Guiroub qui appelle tous les professionnels à rejoindre l'association Achraf. Une belle appellation pour une aussi belle mission. Sous ce sigle qui résonne au son de la noblesse, se dévoile l'Association des commerçants, hôteliers et restaurateurs algériens de France qui vient de voir le jour à Paris. Couronnement d'une réflexion qui a cheminé pendant une dizaine d'années, l'association se donne pour mission de fédérer les énergies pour agir aussi bien en France qu'en Algérie. Le potentiel est énorme même s'il n'est pas connu avec précision. C'est d'ailleurs, la seule contribution souhaitée des autorités consulaires qui peuvent aider à recenser et identifier les professionnels concernés. En France, les Algériens constituent la première communauté immigrée. La mieux enracinée. Et pourtant mal organisée. La peur de l'infiltration politique est si prégnante que toute initiative soulève la suspicion. Consciente de ce climat, l'Achraf veut convaincre de sa totale autonomie. “Nous sommes autonomes. Nous sommes apolitiques. Nous ne sommes pas liés aux autorités”, jure son président Abdelkader Guiroub qui appelle tous les professionnels à rejoindre l'association. Ce n'est pas “un club fermé”, dit-il. L'objectif est de créer un “lien professionnel capital”, voire de se constituer en “groupe de pression”. Lorsqu'on connaît les contraintes inhérentes aux métiers visés, on ne peut que mesurer l'importance de l'ambition. Les demandes de renseignement peuvent être obtenues par courrier électronique en s'adressant à [email protected]. En France, l'association veut constituer une centrale d'achat pour ses adhérents, contribuer à l'obtention de financements, créer un centre de formation ou permettre des échanges d'employés dans ces secteurs où la carence de la main-d'œuvre se traduit pas un “turn-over grave”. L'association se donne aussi pour mission d'aider les Algériens qui quittent le pays pour investir en France. Dans l'autre sens, elle veut aider les Français qui souhaiteraient s'établir en Algérie qui a fait définitivement le choix de la libre entreprise et de l'ouverture aux capitaux étrangers. Se voulant une “passerelle entre les deux rives”, elle veut constituer un trait d'union pour mettre en relation “ceux qui ont la compétence d'un côté et la connaissance du terrain de l'autre”. Une première rencontre est prévue le 19 février à Villejuif en région parisienne. Quelque 500 invités y sont attendus. Il y aura des représentants de la Chambre de commerce et d'industrie d'Alger et leurs homologues de Paris. Y. K.