Les mines tristement marquées, la mémoire collective encore lourde du terrible drame qui a frappé, quelques heures auparavant, la demeure des Mehiaoui, la grande famille asémiste s'est pourtant fait violence en ce funeste week-end dominical, en refusant de verser sans une quelconque fatalité. “Lorsque nous sommes venus le voir vendredi après-midi avec la ferme intention de le convaincre de ne pas officialiser sa démission, Tayeb Mehiaoui nous a donné rendez-vous pour ce dimanche. Malheureusement, nous nous sommes effectivement réunis, comme prévu, mais pour bien d'autres raisons…”, avancera entre deux soupirs et quelques incantations religieuses Fayçal Lellou, un proche très respecté de la direction asémiste, comme pour rappeler les contours dramatiques d'un vendredi tragique. Abattus tout naturellement, mais animés d'une réelle volonté de “ne pas laisser la déception et le chagrin prendre le dessus”, les responsables présents à la soirée funèbre ont compris, malgré eux, que cette fois-ci, “il va falloir se débrouiller seuls”. “On avait un réel espoir de le faire changer d'avis sur sa démission annoncée, mais après ce qui est arrivé, il est certain que l'on n'abordera aucunement le sujet avec lui avant au moins une vingtaine de jours. Au minimum. Entre-temps, nous serons dans l'obligation de gérer les affaires du club, sans lui, du mieux possible”, soulignera à ce sujet l'influent président du comité de supporters, Baghor Merouane. “Je pense que nous devons prouver à Mehiaoui qu'il a autour de lui des hommes sur qui il peut compter”, renchérira-t-il. Les Vert et Blanc savent désormais à quoi ils doivent s'en tenir : comme personne n'est en mesure de dire, d'affirmer avec exactitude si Mehiaoui, avec la difficile épreuve qu'il vient de vivre, acceptera de rester en poste ou pas, ce sont les membres élus du comité directeur qui auront la délicate mission d'assurer le bon déroulement des affaires asémistes. À commencer par le recrutement avant la fin du mercato. Sur ce point, l'un des “piliers” de l'organigramme de l'ASMO, Dekkar Bouabdallah en l'occurrence, est très optimiste. “Avec des dirigeants comme Houari Benamar, Sebbar, Merouane et les autres, nous restons confiants quant à la bonne marche du club”, indiquera Dekkar, avant de se joindre à Baghor Merouane pour “convaincre Benzerga Redouane d'avoir confiance en ces gens-là et de signer pour aider le club à assurer son maintien”. Car, pour maintenir le groupe dans une certaine dynamique, les responsables du club de M'dina J'dida comptent énormément sur l'apport, l'expérience et le talent de l'ex-numéro 8 du MCO. Message qui a, d'ailleurs, été très bien assimilé par le concerné puisque Redouane Benzerga, qui n'a pas encore signé en faveur de l'ASMO, ne tardera pas à le faire. “Même si je n'ai encore eu aucune garantie en matière de finances, je signerai dans les plus brefs délais”, nous confiera ainsi l'ex-international. Et de préciser : “D'autres joueurs auraient demandé de percevoir une bonne partie de leur prime avant de s'engager, mais moi, je signerai gratuitement car des personnes qui aiment ce club me l'ont demandé. Je ne peux rester insensible à l'appel du cœur et des hommes. Je m'engagerai donc à donner le meilleur de moi-même, à encadrer, à orienter cette jeune équipe et à tout faire pour que durant les deux prochains mois, les joueurs n'évoqueront pas l'aspect financier et se concentreront uniquement sur le terrain. Le président passe par des moments difficiles et il faut l'aider du mieux qu'on peut. Que les autres dirigeants s'occupent uniquement des primes de match, le reste, nous les joueurs, moi en premier, nous nous en chargerons.” Un discours “plein de bonne volonté” et “exemplaire” d'un des principaux artisans de l'accession de l'ASMO en première division qui a “rassuré” les responsables présents, lesquels se sont engagés, à leur tour, à “œuvrer dans le même sens” A. KARIM